CityCenter : le dernier coup de poker de Las Vegas
Mercredi 16 d��cembre 2009 marque une nouvelle ��tape dans le d��veloppement de Las Vegas avec l��ouverture en grande pompe d��un complexe g��ant de deux millions de m��tre carr��s en plein milieu du Strip Boulevard, l��art��re principale de la capitale am��ricaine du jeu. Symbole de la fin d'une ��poque et pari fou sur l'avenir, le CityCenter pourrait bien changer la donne dans une ville qui souffre financi��rement depuis plus de deux ans.
Des chiffres �� la hauteur des ambitions du CityCenter
61 ��tages, 4.004 chambres, 18.000 m2 d��espace de jeu, 182.000 plantes, ce ne sont que quelques chiffres pour d��crire l��Hotel Aria qui a ��t�� inaugur�� en ce milieu de semaine, auxquels on peut rajouter $117 millions en jetons de poker qui attendent d��sormais les joueurs des environs.
L'Aria sera le seul h?tel de l'ensemble �� poss��der un casino de 14.000m2 soit �� peu pr��s l'��quivalent de celui du Bellagio. Ce n'est pourtant qu��une petite partie d��un complexe beaucoup plus important couvrant plus de 27 hectares, le CityCenter, plus gros projet immobilier priv�� de l��histoire des Etats-Unis dans une villle qui souffre plus que jamais de la crise ��conomique.
Un trait d'union entre deux ��poques
Compos�� de 6 tours ayant chacune leurs propres designs et caract��ristiques, le CityCenter a fait appel aux plus grands architectes (Norman Foster, David Rockwell, Daniel Libeskind, Cesar Pelli et Rafael Vinoly) pour concevoir un ensemble visuellement coh��rent m��me si certains n'y voient qu'un m��ga-bunker de verre est d'acier.
Dominant une zone rest��e vide pendant plus de quatre ans entre les h?tels Monte Carlo et Bellagio qui semblent d��sormais bien modestes, le CityCenter connecte les parties Sud et Nord du Strip, semblant apporter la touche finale de deux d��cades de d��veloppement furieux et parfois incontr?l��. Tout comme le Wynn et son jumeau le Encore, le CityCenter semble signer la fin des projets �� th��mes exub��rants comme le New York, New York ou l��Excalibur qui ont valu �� Las Vegas son deuxi��me surnom de "Disneyland pour adultes".
Un monstre commercial mena?ant pour ses voisins
42 bars et restaurants et un centre commercial ultramoderne nomm�� Crystals attendent les visiteurs de ce mammouth architectural dont beaucoup ont pr��dit l����chec �� court terme avant m��me son ouverture. Ce projet gigantesque �� bien des ��gards a ainsi ��t�� longtemps d��cri�� et accus�� de plonger un peu Las Vegas dans la crise en proposant des milliers de logements suppl��mentaires dans une ville qui peine d��j�� �� remplir ses hotels.
Les promoteurs du projet n'ont par ailleurs jamais cach�� l'ambition du CityCenter de devenir le centre N��1 pour les boutiques de luxe notamment, mena?ant directement l'un des fonds de commerce du Planet Hollywood et son all��e commerciale 'Shopping Mile' de l'autre c?t�� du Strip. Parmi les initiatives originales pour attirer le chaland, des ?uvres d��art en plein casino �� quelques m��tres des machines �� sous dans le cadre d��un programme de $40 millions, des fontaines color��es et de nombreuses installations g��antes sign��es Maya Lin ou Nancy Rubins.
Une ouverture qui sonne comme une d��livrance
Alors que le projet semblait parti sur de bons rails, MGM Mirage a ��t�� frapp�� de plein fouet par une crise sectorielle des casinos au point de parvenir au bord de la banqueroute. Le groupe a alors du se r��soudre �� un partenariat �� 50% avec la firme d��investissement saoudienne Dubai World, qui �� son tour a travers�� une crise sans pr��c��dent dans le sillage de la temp��te financi��re qui a frapp�� le monde pendant de longs mois.
Jim Murren, PDG du groupe MGM-Mirage, ne pouvait donc cacher sa satisfaction au moment o�� des milliers de curieux s��engouffraient mercredi soir dans les portes g��antes sous les flashes de dizaines de photographes venus immortaliser l����v��nement. ? C��est grace �� nos employ��s que nous y sommes arriv��s, et la promesse de 12.000 personnes pr��tes �� travailler dur pour subvenir aux besoins de leur familles ?, a notamment d��clar�� Murren �� l��Agence Associated Press, soulignant l��engagement de sa firme �� mener �� bien un projet qui aurait pu ne jamais voir le jour ��tant donn�� le contexte ��conomique.
L'enthousiasme de bon aloi de Murren cache cependant mal une r��alit�� des chiffres qui laissent peu de place �� l��optimisme. Les ventes d��appartements ��condos��, qui devait assurer la p��rennit�� �� moyen terme du projet, ont notablement ralenti ces dernier mois et ce malgr�� une remise globale de pr��s de 30%. Le projet ne serait donc plus valoris�� qu���� $5 milliards malgr�� son co?t de construction ��valu�� �� $8,5 Milliards. L��Hotel Vdara, un des batiments du complexe, n��a pour par ailleurs ouvert que 26 de ses 57 ��tages.
Bobby Baldwin : "le CityCenter nous survivra"
En termes de frais courants, l��ensemble immobilier devrait co?ter ? $3 millions par jour simplement pour fonctionner ? selon le PDG du CityCenter qui n��est autre que Bobby Baldwin, c��l��bre joueur de poker (plus jeune vainqueur du Main Event des WSOP en 1978) qui a donn�� son nom �� la plus fameuse salle de poker du monde : la "Bobby��s Room" du Bellagio.
La simple pr��sence de Baldwin �� la t��te du projet depuis 2005 a contribu�� �� rassurer les parties prenantes pour finalement permettre sa r��alisation. Interrog�� par le site d��informations ��conomiques MarketWatch, Bobby Baldwin s��est pr��sent�� comme ? un joueur de poker de l��Oklahoma ? et n��a pas h��sit�� �� affirmer qu��il n��aurait ? pu rien faire de tout ceci sans mes qualit��s (de joueur de poker). Comme vous le savez, le poker ce n��est pas une question de cartes, c��est une question de personnes. ?
Apr��s avoir rappel�� qu��un tel projet ne met en g��n��ral qu��un an et demi pour commencer �� engranger des profits, Baldwin a r��pondu en plaisantant ? 2070 ? lorsqu��il lui fut demand�� en quelle ann��e le CityCenter devrait atteindre son seuil de rentabilit��. ? Nous n��avons pas le m��me genre de visibilit�� qu��auparavant ?, explique Baldwin en se r��f��rant aux pr��dictions financi��res et non �� l��aspect gargantuesque de son dernier b��b��, mais il confirme que pour lui le CityCenter ? survivra �� nous tous ainsi qu���� nos enfants et aux enfants de nos enfants ?.
Difficile de contredire un homme dont le nom est devenu synonyme de r��ussite et qui n��en est pas �� son premier coup de poker. Alors qu��il s��appr��te �� f��ter ses soixante ans, Baldwin est l��homme de confiance num��ro un du c��l��bre magnat Steve Wynn. Devenu pr��sident du Golden Nuggets en 1984 apr��s avoir remport�� quatres bracelets WSOP (dont le Main Event) entre 1977 et 1979, Baldwin a aussi dirig�� le Bellagio (1998), le Mirage (1999) et le MGM Grand (2000).
Le CityCenter, un pari sur l'avenir pour l'ex-capitale du jeu
Le CityCenter est peut-��tre le dernier grand pari d'un homme �� la recherche de post��rit�� et d'une ville qui a perdu son titre de capitale mondiale du jeu au profit de sa concurrente orientale de Macao. Un d��fi de plus pour Las Vegas et l'un de ses artisans historiques, la compagnie MGM/Mirage qui esp��re que sa r��ussite relancera l'��conomie chancelante de la r��gion.
Pour certains commentateurs, ce coup de poker ressemble plus �� un tour de roulette. Le CityCenter finira-t-il par s'int��grer naturellement au paysage visuel et commercial du Strip? Seul l'avenir le dira, mais nous ne manquerons de faire un premier bilan dans six mois lorsque nous vous pr��senterons les casinos et salles de poker du dernier g��ant de Las Vegas.
Pr��sentation en vid��o du City Center (AP)
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