T��te-��-t��te avec Annie Duke, Championne du NBC Head's-Up Championship
La semaine derni��re, Annie Duke a accroch�� une nouvelle victoire d'envergure �� son palmar��s en remportant le NBC National Heads-Up Poker Championship, face �� 63 des plus grands noms de la discipline. A sa r��compense d'un demi-million de dollars s'est ajout��e une bonne dose d'exposition m��diatique et le droit de fanfaronner �� sati��t�� devant ses petits camarades.
En dehors des tables, Duke consacre pas mal de temps �� des oeuvres de charit��, donne des cours de poker �� des stars du sport ou du show-business, anime colloques et s��minaires devant des tas de gens importants et est l'heureuse maman de quatre enfants. Entre ses multiples activit��s, Annie Duke a r��ussi �� trouver un peu de temps pour PokerNews et nous avons donc eu la chance de discuter ensemble de sa derni��re victoire et de son programme pour l'ann��e �� venir.
PokerNews : Le chemin jusqu'en finale du NBC HU n'a pas exactement ��t�� un long fleuve tranquille. Parlez-nous des moments les plus d��licats de cette comp��tition.
Annie Duke : C'est vrai. Le match contre Wasicka, en particulier, a pris des allures de marathon. Celui contre Jerry Yang aussi a ��t�� tr��s long, mais pas parceque j'��tais en danger. Je suis tr��s vite parvenue �� le r��duire �� la condition de 'petit tapis' mais il ne voulait pas lacher prise. Au d��but, je me suis dit que j'allais r��gler l'affaire en un temps record, mais il est parvenu �� survivre �� quatre 'all-in' successifs. Heureusement pour moi, il ��tait �� chaque fois tellement 'short-stack' avant de doubler que je suis toujours rest��s en t��te. Mais il m'a fallu du temps pour m'en d��barasser.
PN ; Vous n'aviez pas l'air tr��s satisfaite de la mani��re dont vous avez jou�� contre Dennis Phillips durant les demi-finales?
AD : Ce n'est pas ?a. Dennis est un adversaire d��routant. En fait, j'��tais tr��s contente de la mani��re dont j'ai g��r�� ce match, �� part peut-��tre durant les quinze premi��res minutes. Ce sont des choses qui arrivent lorsque vous jouez contre quelqu'un dont vous ne connaissez pas le style de jeu, ce qui est le cas de Dennis. J'ai fait quelques erreurs d'entr��e, que je ne referais pas maintenant que je le connais mieux. Mais c'est l'essence m��me des t��te-��-t��te: "Ok, je pensais que ce type allait faire ?a, mais j'avais tort. Ajustons notre jeu en cons��quence."
PN : En finale, vous avez ��t�� confront��e �� votre bon ami Erik Seidel. Parlez-nous un peu de ces trois manches.
AD : Dans la premi��re, il y a cette main o�� Erik fait un move absolument g��nial contre moi. Mais dans l'ensemble, je pense avoir bien contr?l�� cette premi��re partie. Dans la seconde par contre, j'ai eu l'impression d'��tre face �� un requin qui me tournait autour. Jusque l��, j'avais bien jou�� mes rencontres, r��citant mon meilleur poker. Mais Erik est tellement bon qu'il m'a totalement frustr�� et que je me suis effondr��.
Dans la derni��re manche enfin, il a commenc�� par toucher pas mal de flops alors que j'avais des mains d��centes et a rapidement pris l'avantage. Mais je me suis battue et j'ai finalement r��ussi �� recoller �� la marque. A ce moment-l�� de la rencontre, les blindes ��taient tr��s tr��s ��lev��es. Je crois que nous avions tous les deux beaucoup de respect pour le jeu de l'autre et que nous n'avons pas voulu nous lancer dans de grands coups de flambe. Si bien que nous avons fini par nous retrouver avec des blindes �� 20.000/40.000, tous les deux r��duits �� l'��tat de 'petit tapis'.
Tout s'est d��bloqu�� lorsqu'il relance au bouton et que je fais tapis avec Q? 9?. Vu le montant des blindes �� ce moment-l��, je pense que c'��tait la bonne d��cision. Il avait A? K? mais je lui suis repass��e devant au flop. J'ai ��t�� tr��s chanceuse sur ce coup. A partir de l��, j'��tais �� plus d'un million alors qu'il ne lui restait pratiquement rien. Il a fini par partir �� tapis avec As-Deux et j'ai call�� avec une paire de neufs servie. Fin de l'histoire.
PN : En vous rem��morant la finale, que vous inspire ce d��nouement ?
AD : Je pense que c'��tait la fin parfaite pour ce match. Nous avons aussi bien jou�� l'un que l'autre. J'ai tr��s bien jou�� dans la premi��re manche, il m'a domin�� dans la seconde et nous avons bataill�� pied-��-pied dans la derni��re. Les blindes ont fini par ��tre tellement ��lev��es que le match aurait pu facilement tourner dans un sens ou dans l'autre. Erik est un de mes tr��s bons amis et je suis finalement assez contente que ce soit le hasard qui nous ait d��partag��. En dehors de mon fr��re, c'est le joueur que je supporte le plus sur le circuit. Donc ce sc��nario '��galit�� parfaite : tirons �� pile-ou-face' me convient bien.
PN : Erik et vous ��tes tellement proches. A quoi pensiez-vous au moment de l'affronter ?
AD : Les gens ne savent pas forc��ment que nous nous connaissons depuis des lustres. Je le connaissais d��j�� lorsqu'Erik ��tait encore �� New York. Je devais avoir 19 ou 20 ans �� l'��poque. Les gens ont oubli�� que lorsque j'ai remport�� mon bracelet aux WSOP, j'ai ��limin�� Erik �� la 3��me place du tournoi. Nous n'avons pas peur de jouer l'un contre l'autre. Pour moi, cette finale du NBC ��tait comme un freeroll, et je crois que c'��tait pareil pour Erik. Nous savions que nous serions contents, quel que soit le r��sultat final. J'aurais ��t�� heureuse aussi en terminant seconde car Erik m��ritait autant cette victoire que moi.
A la fin, il a r��ussi �� investir son argent avec la meilleure main et je lui ai inflig�� un bad beat. C'est comme ?a. Il m��ritait cette victoire et j'aurais ador�� le voir rajouter ce titre �� son palmar��s. C'est une personne d'exception, avec un palmar��s d'exception et qui n'est pas assez reconnu �� sa juste valeur. Les gens oublient r��guli��rement de le mentionner lorsqu'ils parlent des meilleurs joueurs du monde. Au vu de ses accomplissements et de sa r��gularit�� sur le circuit, il m��rite sans l'ombre d'un doute de figurer sur n'importe laquelle de ces listes.
PN : Ces six derni��res ann��es, vous avez accroch�� trois victoires majeures. Quelle place accordez-vous �� cette victoire-l�� en particulier?
AD : Elle est ��norme. Elle figure dans les trois plus importantes sans aucun doute. La plus importante, peut-��tre. Mais tous les joueurs r��vent aussi de remporter un bracelet aux WSOP. Et c'est l'argent que m'a rapport�� le 'Tournament of Champions' qui m'a permis de m'installer durablement au plus haut niveau.
Mais cette victoire-l�� aussi est tr��s importante, surtout apr��s ma 19��me place au Commerce casino. Vous savez, le poker reste mon objectif principal. Je travaille dur pour am��liorer mon jeu, m��me si je ne joue pas autant que j'aimerais parce que j'ai aussi pas mal d'autres engagements par ailleurs. Mais je veux que les gens me voient comme une joueuse, comme quelqu'un qui joue tr��s bien au poker. C'est pour ?a que cette victoire est tr��s importante pour moi.
Les matchs en t��te-��-t��te sont sujets �� une forte variance. la plupart du temps, c'est - au mieux - un 60/40. Mais j'ai remport�� huit matchs de suite. Lorsque vous jetez un oeil �� ce tournoi et auxs gens qui l'ont remport��, je suis tr��s fi��re d'ajouter mon nom �� cette liste. Huck Seed, Phil Hellmuth, Chris Ferguson, Ted Forrest, Paul Wasicka. Je suis vraiment fi��re de figurer au cot�� de tels joueurs.
PN : Votre famille est visiblement en t��te de vos ��autres engagements.�� Vous donnez l'impression de concilier sans probl��me vos casquettes de joueuse de poker et de m��re de famille. Est-ce vraiment aussi simple que cela ?
AD : C'est dr?le parce que cet ��quilibre dont vous parlez est ce qui me vaut le plus de critiques. Pourtant, le probl��me est le m��me, quelle que soit la carrri��re que vous choisissiez. Si vous n��gligez votre famille au profit de votre carri��re, vous le regretterez. Donc, je ne joue que lorsque ?a ne rentre pas en conflit avec le temps que je suis sens��e accorder �� mes enfats. Je suis une maman avant tout.
PN : Une maman avant tout qui a annonc�� qu'elle allait consacrer plus de temps au poker cette ann��e. Pourquoi cette annonce ?
AD : Je suis rest��e aloign��e des circuits d'octobre �� f��vrier. Durant cette p��riode, je n'ai disput�� aucun tournoi majeur. Et j'ai vraiment l'impression d'��tre revenue plus forte de ce break. Le tournoi du Commerce a ��t�� un bon test pour moi, ma concentration y a ��t�� irr��prochable. Ensuite, je suis arriv��e au NBC avec une grosse confiance en moi et beaucoup d'envie. J'avais vraiment l'impression d'avoir quelque chose �� prouver.
PN : Vous avez pass�� du temps �� jouer avec Vanessa Rousso �� L.A., ce qui a atttir�� l'attention des m��dias. Au poker, vous n'appr��ciez pas que des distinctions soient faites en fonction des sexes, mais ressentez-vous une presion particuli��re du fait de votre statut de joueuse de tournoi la plus connue de la plan��te?
AD : Je reconnais que, parce que je suis une femme, j'ai d'une certaine mani��re un r?le de porte-��tendard. Mais ce n'est pas quelque chose auquel je pense lorsque je joue. Cela dit, j'ai beaucoup aim�� jouer avec Vanessa �� Los Angeles. C'est vraiment une tr��s bonne joueuse et, lorsque je joue avec elle, j'apprends. Et j'appr��cie. Je suis tr��s heureuse de son succ��s aux tables, surtout ces douze derniers mois. Sa s��rie a d'ailleurs commenc�� avec le m��me tournoi l'an pass�� (le NBC HU), o�� elle a pris la seconde place. Apr��s quoi elle a eu une ann��e monstrueuse. Elle est tr��s intelligente et fait des choses int��ressantes et cr��aives �� la table. C'est un plaisir de jouer avec elle.
PN : Parlez-nous des Poker Leagues d'UltimateBet, qui commencent �� attirer pas mal d'attention sur la sc��ne du poker online.
AD : Les gens aiment bien les 'last-longer bets' (des paris sur qui tiendra le plus longtemps avant de se faire sortir). C'est un moyen d'en faire sans prendre de risques. C'est une m��thode simple qui permet �� un groupe de gens de faire une 'last-longer bet' en commun.
Nous avons des leagues traditionnelles, hebdomadaires et mensuelles. C'est un moyen amusant d'ajouter un enjeu suppl��mentaire �� votre programme de tournois online, avec un prize pool additionnel en fonction de votre classement d'arriv��e dans la League.
PN : Vous ��tes d'ailleurs impliqu��e dans l'��laboration du programme de tournois sur UB. Etes-vous satisfaite de la mani��re dont les choses ��voluent?
AD : Tout �� fait. A partir du 28 mars, nous lan?ons d'ailleurs un nouveau tournoi de t��te-��-t��te �� 1.000$, qui aura lieu le dernier dimanche de chaque mois. Et j'en serai l'h?tesse, lors des premi��res ��ditions tout au moins.
Cette semaine aussi, il va y avoir pas mal de changements. Nous avons d'abord travaill�� �� ��largir l'offre 'High Stakes' sur le site. Et maintenant, nous nous attaquons aux 'mid-limit'. Il y a d��sormais un large choix de tournois �� 15$, 20$, 30$, dans ces eaux-l��, et nous n'arr��tons pas d'en augmenter les prize pool garantis. Les tournois avec rebuys marchent aussi tr��s fort. En fait, nous nous contentons d'��couter nos joueurs et, comme d'habitude, 'le client a toujours raison'. Lorsque beaucoup de gens nous conseillent de faire quelque chose et que nous le faisons, c'est presque toujours un succ��s. Voil�� en r��sum�� la nouvelle strat��gie d'Ultimate Bet.
Annie est r��guli��rement impliqu��e dans des tournois de charit�� et elle multiplie les apparitions en dehors des tables. Elle animera notamment le quatri��me tournoi de charit�� 'Ante Up for Africa' le 3 juillet prochain lors des WSOP.
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