WSOP 2010 : Des prop-bets plus massifs que les bracelets en or
Ce que l'histoire retiendra des World Series of Poker 2010 ce n'est pas qui a gagn�� un bracelet, mais qui n'en a pas gagn��.
Pour le commun des mortels, l'��cart entre les places pay��es d'un tournoi provoque des mont��es d'adr��naline. Si une septi��me place dans un tournoi WSOP peut vous permettre de vous offrir une Acura, la troisi��me place vous payera une maison. Pour beaucoup de professionnels habitu��s des WSOP qui sont descendus au Rio cet ��t��, il a toujours ��t�� plus question du prestige de gagner un bracelet que de l'argent en jeu. Mais cette semaine l'Amazone Room ��tait pleine de monde venu voir Tom ��durrrr�� Dwan remporter son premier bracelet et ainsi r��aliser le plus gros gain de l'histoire des WSOP �C et celui-ci n'��tait compris dans le prizepool.
Des prop-bets plus gros que les prizepools
La seconde place dans l'Event #11, $1,500 NLHE paye 381.885$ et la premi��re 614.248$, une diff��rence de 232.363$. Pour relativiser, c'est l'��quivalent d'un beau pot sur les tables de pot-limit Omaha que Dwan fr��quente r��guli��rement sur Full Tilt Poker.
Le chiffre de 9 millions de dollars, la somme que Dwan aurait pu gagn�� s'il avait gagner un bracelet, a circul�� une bonne partie de la nuit. Le lendemain, Mike Matusow d��clarait dans un interview que le montant serait plus proche des 12,5 millions de dollars. Alors que l'on sp��culait sur ??la faillite de l'��conomie du poker??, il semble que l'on ne soit pas pass�� loin.
Les WSOP ��voluent constamment, comme le jeu lui-m��me. Les WSOP ont toujours ��t�� l'endroit o�� tout le monde peut r��aliser un exploit et rejoindre l'��lite des d��tenteurs de bracelet WSOP. Avec l'arriv�� massive de joueurs amateurs apr��s la victoire de Chris Moneymaker dans le Main Event en 2003, les WSOP sont aussi devenus tr��s rentables pour les joueurs professionnels. Ils ne viennent plus seulement pour remporter un bracelet mais aussi pour prendre une part des prizepools qui ont explos��, en particulier dans les tournois no-limit avec beaucoup de participants.
Il y a aussi eu la t��l��vision. De 2004 �� 2006, ESPN a retransmis massivement les tournois WSOP. Poussant beaucoup de joueurs de cash game highstakes �� consid��rer les WSOP plus s��rieusement dans l'espoir d'atteindre une table finale t��l��vis��e. Pour certains, c'est l'opportunit�� de trouver un sponsor, pour d'autres, comme Chip Reese, ils voulaient juste que leurs enfants les voient passer �� la t��l��.
Depuis les deux ou trois derni��res ann��es, les WSOP ont ��volu��s davantage, sp��cialement pour les joueurs de tr��s hautes limites de la Bobby's Room et les pro sponsoris��s. Certains ont assez d'argent investi pour ne plus avoir besoin de gagner leur vie aux cartes s'ils le souhaitent. D'autres ont accumul��s des fortunes en jouant en ligne. Mais les bracelets ont toujours le m��me prestige. Tous les pro qui n'ont pas leur bracelet en veulent un. Et tous les pro qui ont un bracelet en veulent un second. Mais ce qui les poussait �� jouer dans un premier temps a disparu. Le sentiment de marcher au bord du pr��cipice et d'��tre sur le point de tomber. L'argent doit toujours ��tre pris en consid��ration et perdre doit toujours faire de la peine.
Parier sur les bracelets
Phil Ivey ne d��sire pas s'asseoir �� une table pour jouer un tournoi �� 1.500$ no-limit hold'em avec 3.000 joueurs inscrits. Il veut pas non plus participer �� un tournoi 2.000$ Omaha eight-or-better o�� le gain de la premi��re place est inf��rieur au buy-in des tables qu'il a l'habitude de jouer. L'��t�� dernier les 96.376$ remport��s par Ivey en plus de son septi��me bracelet dans le tournoi 2.500$ 2-7 Lowball n'ont pas ��t�� r��clam�� �� la caisse du Rio pendant des semaines. Les 3 �� 6 millions de side-bets estim��s qu'Ivey a remport�� en gagnant ce ont probablement ��t�� collect��s plus rapidement.
Les 2010 WSOP ont vu les paris sur les bracelets atteindre des sommets. Nous ne savons pas si des joueurs comme Ivey et Dwan ont appris �� mieux ma?triser ou ont pris go?ts aux gros swings de bankrolls que l'action face ��Isildur1�� a provoqu�� l'automne dernier, mais les montants investis dans ces prop-bets s'approchent de plus en plus de l'histoire d'Andy Beal vs. ��The Corporation��. (Andy beal est un riche homme d'affaire qui a d��fi�� un groupe de joueurs professionnels ��The Corporation��, en 2006. Apr��s avoir perdu une fortune contre Ivey, il a d��cid�� de se retirer du poker).
En plus du pari �� 8 chiffres de Dwan, Howard Lederer a pari�� avec Phil Ivey que ce dernier ne parviendrait pas �� gagner deux bracelets suppl��mentaires d'ici aux WSOP 2011. Un pari de combien ? 5$ millions.
Retrouver l'excitation
Bien s?r les sommes engag��es peuvent ��tre choquantes. Il est triste de penser que pour ces joueurs, des dizaines et m��mes des centaines de milliers de dollars n'ont pas assez pour les faire frissonner. Mais lorsque nous ��tions dans l'Amazon Room la nuit o�� Dwan jouait son t��te �� t��te, nous avons observ��s les 170 joueurs inscrits au 10.000$ Seven-Card Stud Hi-Lo, personne n'��tait int��ress�� par la partie qu'ils disputaient. Tous demandaient des informations au superviseur du personnel Robbie Thompson sur la partie de Dwan, ses mises et ses relances. Lorsqu'il y avait un all-in, ils se levaient tous de leur si��ge et tendaient le cou pour tenter d'apercevoir la main sur un des ��crans. Nous n'avions pas ressentie cette atmosph��re ��lectrique depuis novembre dernier, quand Ivey a fait partie des neufs finalistes du Main Event.
Ce qui est le plus remarquable dans toute cette histoire, ce n'est pas l'argent que la d��faite de Dwan a permis de sauver dans l'��conomie du poker. Ce n'��taient pas les regards de Mike Matusow et Daniel Negreanu qui ont litt��ralement saut�� de joie dans l'Amazon Room quand ils ont su que leurs bankrolls ��taient sauves. C'est le fait, qu'apr��s sa seconde place, d��s le lendemain �� 15h, Dwan r��cup��rait ses 17.000 jetons restants, environ la moiti�� de son stack de d��part us�� par les blinds, dans le 10.000$ Stud 8. Moins de 12 heures apr��s ��tre pass�� �� c?t�� de 12 millions de dollars, il revenait aux tables, souriant,plaisantant et tout aussi d��termin��.
Une fois de plus il ��tait dans une situation qu'il appr��cie : marcher au bord du pr��cipice.
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