Interview Poker - Anthony Giangrasso, 'Panisson' au pied de l'Olympe

Marseille. Son port, son club de foot et... ses joueurs de poker. Sous le regard bienveillant de la Bonne M��re s'��panouit une nouvelle g��n��ration de joueurs de poker online, dont PokerNews a rencontr�� un des plus dignes repr��sentants : Anthony Giangrasso alias 'Panisson'.
C'est au bord de la Grande Bleue qu'Anthony a grandi, d��couvrant le poker d��s son plus jeune age en regardant son paternel ��changer les billets alors libell��s en francs lors de parties de poker ferm�� que n'aurait s?rement pas reni�� Marcel Pagnol.
Panisson, une passion pr��coce pour le poker
Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si Anthony partage une parent�� de nom avec l'un des inoubliables h��ros de la trilogie marseillaise du po��te proven?al. "Mon p��re fabriquait des 'panisses', une sp��cialit�� de Marseille. On a commenc�� �� l'appeler par ce surnom et je suis devenu 'Panisson', le petit Panisse... " r��v��le-t-il.
"Je supervisais les parties, �� l'age de cinq, six ans. J'��tais tr��s jeune, mais c'est de l�� que j'ai connu le jeu et ?a m'a plu," se rem��more-t-il. "J'ai commenc�� �� jouer de petites sommes vers onze, douze ans, et j'ai commenc�� �� jouer des parties pas tr��s ch��res".
Grinder online, un sprint permanent
Les temps ont bien chang�� et �� 27 ans, Panisson vit d��sormais confortablement de cette passion qui est devenue son m��tier. "Cela fait cinq ans que je vis du poker online. Les deux premi��res ann��es pas trop, car je ne concr��tisais pas la chose au maximum" en stagnant aux micros-limites. "J'ai commenc�� avec une bankroll, enfin je n'appellerais m��me pas ?a une bankroll... On a commenc�� avec des miettes !"
Des miettes qui ont attir�� assez de pigeons pour lui permettre de s'installer �� des limites de bien plus haute altitude : "j'ai eu une tr��s bonne premi��re ann��e et cela fait maintenant cinq ans que je vis du poker online. Les deux premi��res ann��es pas trop, car je ne concr��tisait pas la chose au maximum. me limitant aux micros.
Maintenant ?a fait deux ans et c'est pas ��vident non plus, faut pas croire que les choses sont tr��s faciles.".
Pour vivre du poker online, il ne faut en effet pas ch?mer, le rythme de vie des grindeurs pouvant d��courager les moins r��sistants dans ce qui ressemble plus �� un sprint continu qu'une longue marche tranquille : "je joue environ soixante heures par semaine, huit �� dix heures par jour avec un jour de repos" .
Cette hyperactivit�� virtuelle se traduit par un des plus gros volumes de jeu au niveau national, avec tous les bonus et courses aux points qui l'accompagne : "cela repr��sente entre 50.000 et 60.000 mains dans les mois raisonnables, plus de 80.000 dans les gros mois". Une partie des profits subvient �� ses besoins, le reste est mis de c?t�� de quoi garder une bankroll de 100.000� : "je garde de quoi jouer, 100k, mon tarif de base c'est 3�/6�, un peu de 5�/10� et un peu de 2�/4�".
Un tracker dans le cerveau
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A ces limites et avec ce volume, les ennemis du joueurs de poker se font plus f��roces, en particulier sur les tables de Pot Limit Omaha, un format o�� on fait r��guli��rement face �� "des variances de 5000� par heure". "J'ai d��j�� perdu en un mois une trentaine de caves (30.000�) ce qui est pour moi beaucoup d'argent, mais qui n'est pas grand chose au regard du nombre d'heures et de mains jou��es", temp��re Panisson pour qui le PLO est le futur du poker : "je pense que le hold'em sera d��pass�� dans quelques ann��es par l'omaha".
Mais que ce soit Hold'em ou Omaha, Anthony est d'autant plus efficace qu'il a moins d'adversaires �� ma?triser : "Plus c'est 'short', plus je suis �� l'aise. J'ai commenc�� par le heads-up, mais pour mon jeu les tables de trois ou cinq joueurs c'est parfait, c'est ce qui me convient le mieux".
��lev�� sur les bancs du poker ferm��, Panisson est un des rares joueurs aux limites o�� il ��volue �� ne pas utiliser de logiciel d'aide �� la d��cision en temps r��el, les fameux 'trackers'. "Cela fait 5 ans que je joue sans tracker" explique-t-il, "au jour d'aujourd'hui je fais partie des joueurs qui font le plus d'heures sur la room. Il y a des moments o�� je vais avoir des d��savantages mais la plupart des informations qu'il me faut, je les ai dans le mien de tracker, dans mon cerveau !"
"Joue avec des mauvais et tu deviendras mauvais"
Du poker ferm�� au PLO en passant par le hold'em, son parcours "�� l'ancienne" d'un jeu en constante ��volution technologique rappelle immanquablement celui du joueur pro Antony Lellouche avec qui il partage plus que le pr��nom. "En Omaha, c'est un joueur qui fait des gros swings mais poss��de la bankroll en cons��quence. Je l'ai plus souvent vu arracher des caves qu'en laisser".
Lorsque Panisson d��cide de faire face aux 'regs' (joueurs r��guliers) du PLO fran?ais, ce n'est ni pour se faire remarquer ni pour une gloriole auto-satisfaite qu'il laisse aux autres. "Personnellement, je n'ai pas de probl��me d'ego" reconna?t Anthony, "J'aime jouer des 'regs', je dis pas tous les jours, mais de temps en temps pour essayer de garder le niveau, m��me de progresser. On m'a toujours dit 'joue avec des mauvais tu deviendras mauvais, joue avec des bons et tu va progresser'."
D'une limite �� l'autre, Panisson navigue ainsi au fil de l'humeur et de la forme, des tables disponibles et des joueurs pr��sents : "en 5/10 on rencontre plus de professionnels, des regs, en 3/6 je peux perdre 5 ou 6 caves dans un mauvais run, mais je sais que la plupart des personnes en face ne seront plus l�� apr��s avoir perdu deux caves", et pour cause : "ils auront tout mis sur la table."
Le secret du succ��s : agresser sans tilter
Lorsqu'on demande �� Anthony, gar?on sto?que s'il en est, son secret pour se transformer en requin affam�� sur les tables de poker online, sa r��ponse fuse :"��tre agressif ! L'agressivit�� paiera tout le temps sur le long terme". Autre qualit�� indispensable selon lui : savoir "g��rer le tilt. Quand ca ne va pas, savoir ��teindre l'ordi et faire un break". Plus g��n��ralement, �� l'image des boules de p��tanque qu'il entrechoquent �� l'occasion avec ses amis : "il faut prendre la bonne courbe et essayer de la suivre".
De sages paroles de la part d'un joueur exp��riment�� dont le seul talon d'Achille est probablement son environnement de jeu �� en juger par le confort spartiate dans lequel il ��volue : "Si je dis que je suis pro, on rigole. Je suis assis sur mon canap��, les jambes crois��es, un ordinateur avec le plus petit ��cran, avec dix tables dessus."
Pourtant, il reconna?t volontiers la valeur d'une station de jeu �� la hauteur : "c'est pas tr��s important pour moi mais malgr�� tout c'est important d'��tre confortable, d'avoir ses aises, d'��tre au calme. Tous les gens que je c?toie d'internet ont tous deux ��crans dans un salon confortable. Moi je suis sur une chaise en bois, mais ?a ne change pas trop mon processus" m��me s'il admet que pour un 'grindeur', "l'hygi��ne de vie c'est tr��s, tr��s important".
Panisson continue son "bonhomme de chemin", avec ou sans sponsor
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Am��liorer son confort de jeu, voil�� un but concret et r��alisable pour Panisson qui ne se fixe aucune autre contrainte : "jouer tr��s cher ne fais partie de mes objectifs. Quand j'ai commenc�� l'ann��e en .fr, je m'��tais donn�� des objectifs mais j'ai vu que ce n'��tait pas une bonne chose parce que ca pouvait me perturber. Maintenant que j'ai compris ?a je ne me donne plus d'objectifs j'essaie d'avancer au maximum et g��rer au maximum dans le bon sens."
Tandis que nombre de jeunes joueurs qui n'ont pas encore pass�� l'��preuve du temps vendraient p��re et m��re pour un sponsor, Panisson n'a aucun mal �� r��sister aux sir��nes du cirque m��diatique : "Je suis un gar?on un peu timide" avoue-t-il, "On va pas refuser un sponsor, mais si la m��diatisation ne vient pas ce n'est pas grave, je continue mon bonhomme de chemin".
Mais il y a une autre raison, moins ��vidente, pour laquelle on a pas tant vu le shark marseillais dans les grands tournois de poker live : la phobie de l'avion qui a r��duit son activit�� live �� "quelques tournois et parties priv��es, comme une distraction. J'ai beaucoup lev�� le pied en live depuis deux ans". Une peur qui s'est estomp��e derni��rement, lui permettant de planifier enfin des d��placements plus lointains : "ces derniers jours je n'ai eu aucune appr��hension, donc cette ann��e je vais aller voir �� Las Vegas, plut?t pour le cash mais on fera aussi pas mal de tournois".
La chance ? "?a me fait rire"
Cette attitude pragmatique, on la retrouve logiquement dans la gestion de sa vie priv��e : "je suis quelqu'un qui connait la valeur de l'argent et le gout de la vie, les bons restaurants, les moments de d��tente avec ma femme ou entre amis". Et quand le poker va de travers, il se tourne vers son ami marseillais Robert Giordano plus connu sur le circuit sous son surnom de 'Bestof' : "c'est mon coach, dans la vie on a toujours des moment de faiblesse et il me ram��ne toujours �� la meilleure chose".
Avant de quitter Anthony Giangrasso, nous lui avons demand�� quel regard il porte sur ses d��buts, son ��volution et certaines critiques le gratifiant d'un 'good run' perp��tuel.
"J'aurais pu faire mieux dans les premi��res ann��es", r��pond-il sans ambage, "j'ai d��marr�� de rien et fait une ann��e magique. Je me consid��re pas vieux mais quand je vois que des 'petits jeunes' pensent que j'ai eu de la chance, au bout de cinq ans ?a me fait rire. Oui je connais des joueurs qui ont eu de la chance pendant un an, un an et demi, mais apr��s un mauvais passage de six mois ils n'existaient plus."
Le fait d'avoir autant jou�� en si peu de temps a aussi creus�� un foss�� entre Anthony et des joueurs qu'il affrontait �� ses d��buts : "J'ai un ami qui a du jouer quinze ans au poker, j'ai jou�� l'��quivalent en un an et demi" d'o�� un constat d��sabus�� mais r��aliste sur ceux qui n'ont pas su ��voluer aussi rapidement : "certains joueurs sont de vrais robots. Parfois je vois que la personne est rest��e au m��me point que dans le pass��, son jeu n'a pratiquement pas boug��. Un gars qui bluffait tr��s peu, trois ans apr��s il ne bluffera toujours pas... "
Un seul r��ve : "avancer, tout simplement"
Une vie ��quilibr��e au soleil de sa ville de c?ur, un succ��s jamais d��menti en cash game high stakes, que pourrait-il manquer �� cet authentique minot si ce n'est peut-��tre de se r��v��ler �� un plus large grand public ?
"Rien de plus, que ?a reste comme c'est. L'ann��e prochaine, si on est l�� c'est que c'est bon. D'ici l�� on peut avoir chang�� la vision de certaines choses".
L�� o�� beaucoup vivent dans le r��ve et l'esp��rance d'une gloire souvent chim��rique, Anthony Giangrasso sait d��j�� que son parcours atypique fait de lui un O.V.N.I du poker online fran?ais. Gardant les pieds sur terre et la t��te froide, ce pr��dateur au sang froid s'est fix�� un objectif dont l'argent n'est qu'un outil : "le poker c'est ma vie mais je voudrais pas y jouer jusqu'�� cinquante ans. J'esp��re que j'y jouerai comme un loisir ou une passion, mais j'esp��re bien avoir des enfants, agrandir ma famille, avoir des objectifs, faire des bons investissements. Avancer, tout simplement"
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