WSOP 2011 en coulisse : Ivey, nulle part et partout �� la fois
Les 42��mes World Series of Poker, ce sont deux mois de passions et de drames �� l'affiche du Rio Casino de Las Vegas, avec une caisse de r��sonance plan��taire. Entre les poster 4x3 des anciennes gloires du lieu, les d��cors grandioses des tables finales et le spectacle des Chippendales �� l'affiche au bout du couloir, on se croirait dans une com��die musicale �� - tr��s - gros budget et enti��rement d��di��e au poker. Chaque semaine, nous enfilerons donc nos habits de critiques off-Broadway pour vous raconter les plus grosses histoires du moment, les disputes, les r��conciliations et les cons��crations qui marqueront ces WSOP 2011. Et ce jusqu'au tomb�� du rideau final. Que le spectacle commence !
Poussez pas derri��re
Certains se demandaient si, apr��s les ��v��nements du 'Black Friday', la quasi-faillite d'UB et les d��m��l��s judiciaires de Full Tilt, la participation n'allait pas en prendre un coup cette ann��e. Si l'on en croit les cinq premiers Events, on se dirigerait plut?t vers un succ��s historique. Les joueurs am��ricains sont apparemment en manque de leur dose de poker et ils ont r��pondu pr��sents �� l'appel d��s les premi��res repr��sentations. Le premier tournoi 'Open', apr��s le Heads-Up �� 25k$, a ��t�� l'Omaha 8 or Better �� 1.500$ et il a marqu�� un record de fr��quentation. C'est tout simplement devenu le plus gros tournoi d'Omaha Hi/Lo jamais organis�� en Live. Le lendemain, rebelote, avec 865 participants qui se sont ru��s sur les si��ges du premier NLHE �� 5.000$ de l'��t��. Nous verrons bien si la participation-monstre se maintient sur la dur��e ou si, �� la longue, les bankrolls finissantes se mettront �� r��fr��ner les ardeurs des comp��titeurs.
Do-or-Die
Chaque ann��e, le m��me sc��nario se r��p��te, avec un certain nombre de joueurs risquant leurs bankrolls pour tenter LA grosse perf', voire le bracelet. Mais cette ann��e, le ph��nom��ne semble avoir pris une ampleur consid��rable : P��n��trez dans le Rio et vous serez pris par le sentiment d'urgence un peu angoiss��e qui s'est empar�� des lieux. Pratiquement tous les joueurs am��ricains �� qui vous adresserez la parole vous raconteront la m��me histoire : ils ont six semaines pour faire sauter la banque et ainsi contrer les effets du 'Black Friday', sinon.... Qu'ils le disent avec le sourire ou pas, la plupart sont mortellement s��rieux. A les entendre, ?a devient une question de vie ou de mort. Les quelques 'success stories' qui jalonneront l'��t�� n'en seront que plus excitantes et les occasions manqu��es de peu plus d��chirantes encore. Les WSOP repr��sentent un hiatus apr��s lequel viendra pour des milliers de joueurs l'heure des d��cisions douloureuses : Continuer dans le poker, rester, s'exiler. Les WSOP 2011 ont pris des intonations dramatiques qu'on ne leur connaissait pas.
Ivey, l'Alpha et l'Omega
Quelques heures apr��s le coup d'envoi de la premi��re journ��e, Phil Ivey ��tait d��j�� au centre de toutes les conversations. Chapeau bas �� une star si consid��rable qu'elle n'a m��me pas besoin de venir sur sc��ne pour accaparer toute la lumi��re. Le probl��me, c'est qu'on ne sait toujours pas s'il faut l'aduler ou bien le d��tester. Son communiqu�� de presse, dans lequel il pr��tendait d��fendre l'honneur des joueurs victimes de Full Tilt, lui a d'abord valu vivas et acclamations �� la pelle. Mais il aura fallu moins de 24h de r��flexion (bien aid��e par la contre-attaque m��diatique de Full Tilt) pour comprendre que l'histoire ��tait sans doute bien plus complexe que ce que Saint Ivey a bien voulu nous en dire.
Full Tilt n'a sans doute pas eu l'habilet�� suffisante pour lui faire endosser derechef le costume de Super-Vilain mais la mise-au-point a en tout cas ��t�� assez cinglante pour que tous les regards se retournent �� nouveau vers lui : Ivey devra bien finir par montrer le bout de son nez s'il ne veut pas que les rumeurs gonflent suffisamment pour le faire durablement chuter de son pi��destal. Il n'est sans doute pas ��tranger au fait que les WSOP sont pass��s, en quelques ann��es, d'un statut off-off-Broadway aux premiers r?les sur ESPN. Mais le doute que sa plainte est en train de faire germer dans l'esprit du public, qui se met �� consid��rer le poker en ligne comme une op��ration risqu��e, ne lui attirera peut-��tre pas les applaudissements de tout le monde.
Des duels qui font plouf
Les Head's-Up ��taient cens��s constituer la grande attraction de cette premi��re semaine des WSOP. Il n'y a rien de plus th��atralement dramatique que cet affrontement entre deux joueurs bien d��cid��s �� risquer l'��quivalent de plusieurs ann��es de loyer (en tout cas pour nous, simples mortels) autour d'une table de poker. Le Championnat du Monde de Heads-up �� 25.000$ n'a pas d��m��rit��. Mais il a suffi que Phil Ivey d��serte pour que, soudainement, plus personne ne semble se rappeler qu'un Championnat du Monde ��tait en train de se d��rouler. La poisse. Et les 'duels de L��gende' au programme, sp��cialement con?us pour la t��l��vision, en ont encore davantage fait les frais. Les fans de poker du monde entier ont eu l'air bien moins int��ress��s par ce choc des vieilles gloires que par la bataille m��diatique opposant Ivey �� Full Tilt.
Depuis quelques heures, cependant, les regards se tournent �� nouveau vers le Heads-up Championship. Car on vient d'atteindre les demi-finales et un Eric Froehlich trop longtemps perdu de vue va maintenant tenter d'accrocher un troisi��me bracelet �� son poignet tandis que le jeune surdou�� du poker Yevgeniy Timoshenko, habitu�� des victoires �� tr��s gros buy-in, va tout faire pour l'en emp��cher. Dans l'autre demi-finale, la superstar Gus Hansen affrontera le ph��nom��ne britannique Jake Cody, lequel joue en plus du bracelet la mythique 'Triple-Couronne' dans ce tournoi. Si ce genre d'affiche n'arrive pas �� recapter l'attention, on se demande bien ce qui le fera...
Rendez-nous nos tables finales
Jusqu'�� pr��sent, l'encadrement des World Series semble s'en tenir �� sa nouvelle r��gle des 10 niveaux disput��s par jour, pas un de plus, pas un de moins. Le tournoi des employ��s de casino, qui vient de couronner Sean Drake apr��s trois jours de combat, a ainsi b��n��fici�� d'une journ��e de jeu suppl��mentaire par rapport au programme initial. L'avantage, c'est que les m��dias, les joueurs et les spectateurs ont d��sormais droit �� des nuits de sommeil compl��tes. Le probl��me, c'est que ce nouveau format casse la dramaturgie des tables finales. Ainsi, celle du tournoi des employ��s de casino a d��marr�� imm��diatement apr��s que les neuf derniers joueurs s'y soient qualifi��s puis a ��t�� stopp��e �� mi-parcours, les quatre joueurs restants ayant ��t�� renvoy��s dans leur foyer jusqu'au lendemain.
Avant, les tournois donnant lieu �� remise de bracelets duraient jusqu'aux petites heures du matin, jusqu'�� ce qu'une table finale soit d��cid��e. Puis, les finalistes disposaient de quelques heures pour se pr��parer au feu des projecteurs et r��fl��chir �� leur plan de jeu. Le lendemain, ils revenaient s'installer en table finale au son de la musique de Rocky. Puis s'��tripaient joyeusement jusqu'�� ce qu'il n'en reste plus qu'un. G��n��ralement d'ailleurs, celui qui avait le mieux su manipuler la dynamique de table.
Esp��rons que les table finales ne seront pas d��finitivement rel��gu��es au rayon des antiquit��s et que leur dramaturgie pr��vaudra �� nouveau. Si les WSOP ont d��cid�� de rajouter une journ��e de jeu �� tous leurs tournois, comme ils en prennent le chemin, qu'ils laissent au moins le Day 3 se d��rouler jusqu'�� la table finale et s'arr��ter l��. Ainsi, le Day 4 sera exclusivement r��serv�� aux tables finales et permettra �� chacun des finalistes de soigner son entr��e, comme ils l'ont toujours fait jusqu'�� pr��sent.
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