Pokerstars : Un SuperNova Elite parle du 'Black Friday'
Les ��v��nements cons��cutifs au Black Friday ont impact�� la vie de milliers de joueurs aux Etats-Unis et ses effets se feront ressentir encore longtemps. Si la majorit�� de ses victimes se compose de joueurs r��cr��atifs, qui ont simplement perdu la possibilit�� de s'adonner �� leur loisir favori, certains ont ��t�� si profond��ment affect��s qu'ils se sont retrouv��s contraints de quitter le pays o�� ils vivaient pour pouvoir continuer �� gagner leur vie.
Le drame des Supernova Elite
Vous savez d��j�� sans doute que des pros de haute-vol��e se sont install��s au Canada, comme Phil Galfond, Vanessa Selbst et Brian Hastings ; Mais d'autres joueurs, dont on parle moins souvent, ont aussi ��t�� oblig��s de s'exiler �� les Supernova Elite de PokerStars.
Il s'agit d'une cat��gorie de joueurs capables de 'grinder' �� plein temps pour atteindre les 1.000.000 de VPP et ainsi acqu��rir le statut SNE. Ce dernier vous donne droit �� plein d'avantages, comme du rake-back et des voyages par exemple. Malheureusement pour les SNE qui vivaient aux Etats-Unis, leur moyen de subsistance a brusquement disparu sans pr��venir le matin du 15 avril 2011. PokerNews a rencontr�� un de ces joueurs pour discuter avec lui des effets du Black Friday sur sa vie et celle de sa famille.
Mike "MeleaB" Brooks est arriv�� aux Etats-Unis en 2000 pour y finir ses ��tudes, �� peine inform�� du poker sur Internet ; Ceci dit, comme beaucoup de britanniques, ils s'adonnait d��j�� aux paris sportifs sur Internet. Et c'est finalement en jouant sur Betfair qu'il a d��couvert le poker en 2003. En mars 2006, cela devenait son occupation �� plein temps. M��me s'il a commenc�� par jouer sur Full Tilt Poker, il est pass�� sur PokerStars en 2008 et a atteint le statut SNE dans la foul��e. Lorsque les ��v��nements du Black Friday sont arriv��s, Brooks jouait depuis la Caroline du Nord. En l'espace d'une semaine, il est retourn�� vivre en Angleterre avec sa famille, devenant l'une des tous premiers pros du Net �� ��migrer.
Son 'Black Friday'
- Est-ce que le Black Friday a ��t�� une surprise totale pour toi, ou as-tu toujours ��t�� conscient que le risque existait ?
- J'en ��tais conscient mais je savais aussi que j'aurais toujours la possibilit�� de retourner en Angleterre. Et puis je me disais qu'il y aurait sans doute un processus graduel, qui me permettrait de prendre mes dispositions, pas que ?a allait p��ter en quelques heures. En fait, je me suis r��veill�� ce vendredi-l�� et j'ai pass�� tout l'apr��s-midi, la soir��e et une bonne partie de la nuit �� me tenir au courant et �� tenter de sauver ce qui pouvait l'��tre. Au petit matin, j'avais pris la d��cision de repartir en Angleterre.
- Est-ce que PokerStars s'est montr�� �� la hauteur ?
- J'ai re?u un appel de Steve de chez PokerStars, on s'est parl�� et il m'a confirm�� que si je retournais en Angleterre, je pourrais sans doute voir mes comptes transf��r��s l��-bas pour me remettre imm��diatement �� jouer. Si je prenais mon avion le mercredi, qui tombait je crois le 20 avril, alors je pourrais me remettre �� jouer le dimanche, c'est-��-dire neuf jours seulement apr��s le Black Friday.
Ils m'ont aid�� dans toutes les tracasseries administratives, ils ont eux-m��me transf��r�� mes papiers �� leur ��quipe de s��curit�� anglaise, histoire d'avoir un feu vert imm��diat. Ce n'��tait jamais qu'un retour en Angleterre. M��me si Je n'y ai pas v��cu depuis onze ans, ce n'��tait pas si difficile. Je veux dire, je savais d��j�� o�� j'allais vivre, je poss��dais d��j�� une adresse et un compte bancaire ici. Ca a sans doute ��t�� beaucoup plus facile de g��rer mon cas que certains autres. Quand quelqu'un d��m��nage dans un autre pays, comme au Canada, il aura sans doute plus de questions �� poser que moi, des questions auxquelles PokerStars sera capable ou non de r��pondre, Tout bien consid��r��, mon rappatriement a ��t�� quand m��me un truc assez simple �� gerer.
Full Tilt et bankrolls en ligne
- As-tu toujours cru que ton argent ��tait en s��curit�� en ligne ?
- Oui, ce n'��tait pas vraiment un souci pour moi. Plus que la bankroll dont je disposais online, je me suis surtout inqui��t�� de mes futures sources de revenu. Perdre de l'argent sur Pokerstars ?a ne fait jamais plaisir mais perdre mon compte PokerStars ?a aurait ��t�� encore plus grave. Avec tout le trafic qu'il y a sur cette room, ?a aurait ��t�� super p��nalisant. Mais ?a va. Ils s'occupent bien de leurs client chez PokerStars.
- Et concernant l'argent que tu avais encore sur Full Tilt Poker?
- Il n'y avait plus grand chose. En fait, j'avais compl��tement vid�� mon compte et puis quelqu'un qui me devait de l'argent m'a tansfer�� 500$ sur Full Tilt. Ils y sont toujours, quelque part.
- Pourquoi avoir quitt�� Full Tilt pour Stars?
- A cause du service d��plorable de Full Tilt. Tu sais, j'��tais un joueur �� tr��s gros volume, je jouais d��j�� l'��quivalent d'un SNE. Je touchais 27% de rake-back, ce qui me faisait un peu plus de 4.000$ par mois. Donc, Full Tilt gagnait plus de 11.000$ par mois sur mon dos, ce qui nous donne 130.000$ par an. Quand on fait gagner autant d'argent �� une boite, on peut s'attendre �� un service un peu plus personnalis��.
Ca leur prenait toujours une ��ternit�� �� r��pondre aux emails et les r��ponses ��taient en gros des formulaires-type, qui ignoraient tr��s souvent le probl��me soulev��. J'ai fini par en avoir marre et je leur ai envoy�� un mail expliquant qu'ils pourraient au moins se fendre d'un salaire pour avoir quelqu'un qui ne ferait rien d'autre que r��pondre aux questions des joueurs �� gros volume. Et puis je suis parti. Sur un coup de frustration.
- Est-ce que d'autres joueurs t'ont d��j�� demand�� conseil en pr��vision d'une expatriation ?
- Sur le forum TwoPlusTwo, pas mal de joueurs ont pos�� des questions. Plusieurs threads ont d��marr�� sur les d��m��nagements �� l'��tranger, dont un assez massif, avec plein de questions et de r��ponses. J'y ai particip��.
Les sharks am��ricains reviennent
- Comment ��values-tu le niveau des parties depuis le Black Friday?
- Au d��part, je dirais qu'elles ��taient l��g��rement plus faciles parce que les joueurs U.S. sont quand m��me un peu meilleurs que le reste du monde. Essentiellement parce qu'aux Etats-unis, c'est beaucoup plus difficile pour un joueur occasionnel d'aller d��poser de l'argent sur un compte poker. En Angleterre, il suffit de filer un RIB et c'est parti. Aux USA, il faut ��tre un peu plus motiv��. Et donc, les joueurs U.S. sont meilleurs parce qu'ils ont d��j�� subi ce premier ��cr��mage �� la base.
Donc, quand tu retires tous les joueurs US d'un coup, c'est-��-dire environ un tiers du trafic total, tu te retrouves obligatoirement avec un field moyen plus faible. Donc je pense que ?a a jou�� dans un premier temps. Mais aujourd'hui la situation est dif��rente : tous les joueurs r��cr��atifs am��ricains ont cess�� de jouer ; par contre, tous les pros et les semi-pros am��ricains sont en train de trouver des moyens de se rebrancher en ligne. Maitenant que tous les poissons ont quitt�� le bocal et que certains sharks sont revenus, les parties sont devenues plus dures. Toujours battables mais plus dures.
- Est-ce que le Black Friday est directement responsable de ton d��m��nagement en Angleterre ?
- Oui.
Un d��m��nagement ? Des dizaines de milliers de dollars envol��s
- Si le poker ��tait l��galis�� et r��gul�� aux Etats-Unis, penses-tu que tu y retournerais ?
- Rien n'est impossible. Mais le probl��me, c'est qu'un d��m��nagement, ce sont des milliers de choses �� g��rer. Si j'avais 21 ans et que j'etais c��libataire, aucun probl��me ! Mais j'ai une femme, deux filles et j'ai d��j�� d? les forcer �� partir une fois. J'ai quatre maison aux Etats-unis que j'essaie toujours de louer, j'ai vendu deux voitures, il a fallu que je fasse faire des visas, que j'emm��nage ici, j'ai d? faire face �� des d��penses monstrueuses. J'y ai laiss�� plusieurs dizaines de milliers de dollars, il a fallu que je rach��te des meubles, que je paie les frais de scolarisation de mes filles.... Si on me disait dans un an 'c'est bon, tu peux revenir', je refuserais. On est probablement ici pour un bon bout de temps, sinon d��finitivement. A long terme, on ne sait jamais mais tout ?a est tellement stressant et puis ?a ne serait pas juste pour mes filles, que je les d��racine une nouvelle fois.
- Tu penses que le poker en ligne finira un jour par ��tre l��galis�� aux Etats-Unis ?
- Oui, c'est in��vitable, ?a rapporte tellement d'argent. Le poker en ligne est une v��ritable mine d'or, ?a n'est pas logique du tout de ne pas le r��guler. A mon avis, ce sera fait dans un an ou deux. J'ai peu de doutes �� ce sujet.
Le 'live' n'est pas une planche de salut
- Avant de d��m��nager en Angleterre, as-tu un temps envisag�� de passer au jeu en 'live' ?
- Non, pas vraiment. Je connais beaucoup de gens qui ont essay�� mais je ne connais personne qui me le recommande. D��j��, on y fr��quente pas mal de types un peu borderline, ensuite je n'aime pas trop le mode de vie consistant �� rester enferm�� toute la journ��e dans un casino, enfin il y a le probl��me des voyages incessants. Sans compter que mon jeu est bas�� sur les gros volumes, je joue 24 tables �� la fois, il faudrait que je le change radicalement pour pouvoir jouer sur une seule table. Avec des perspectives de profit bien moindres. Il faudrait que je joue �� des limites plus ��lev��es, avec une plus grosse bankroll et que j'accepte de m'exposer �� une variance tr��s sup��rieure... Non, vraiment, je ne l'ai pas envisag�� une seule seconde.
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