Gary Johnson, le candidat des joueurs de poker ?
Matthew Kredell, journaliste de PokerNews sp��cialiste des questions l��gales et politiques sur le poker, nous offre son point de vue sur Gary Johnson, candidat des primaires du Parti R��publicain aux ��lections pr��sidentielles am��ricaines de 2012. Lib��ral et adversaire notoire de l'interventionnisme gouvernemental, Johnson en appelle aux joueurs de poker online dont il supporte le droit �� jouer l��galement.
Si Gary Johnson ��tait pr��sident de la R��publique...
Le poker online aux USA aurait connu un destin bien diff��rent ces cinq derni��res ann��es si Gary Johnson avait ��t�� ��lu pr��sident.
Premi��rement, il aurait emp��ch�� que le SAFE Port Act en 2006 ne fusse utilis��e comme v��hicule pour passer la loi UIGEA (Unlawful Internet Gambling Enforcement Act).
"J'aurais oppos�� mon veto �� cette loi pour la revoir proprement, sans attachements (�� une autre loi, NDT)" a ainsi d��clar�� Gary Johnson lors d'une interview t��l��phonique. Et si l'UIGEA ��tait pass��e avant son ��lection, il aurait refus�� sa mise en place.
"Ne sous-estimez pas le pouvoir d'un gouverneur ou d'un pr��sident sur le contr?le des r��gles et r��gulations" explique Johnson, qui envoie une pique �� Obama : (...)"ni la capacit�� d'un pr��sident �� tourner le dos �� des probl��mes et des lois qui sont injustes."
Malgr�� certaines oppositions de l'int��rieur de son Parti R��publicain (Sen. Jon Kyl et Rep. Spencer Bachus) ont menac�� de repr��sailles judiciaires pour le forcer �� suivre la loi, Johnson fit savoir qu'il ne poursuivrait lui-m��me que les sites ��trangers et travaillerait �� faire retirer la loi.
"La diff��rence entre moi-m��me et le [Pr��sident] Obama, et on peut le voir avec la transparence dont j'ai fait preuve en tant que Gouverneur, est qu'il n'y aurait pas besoin d'avoir �� deviner mes pens��es sur le poker online" ajoute Johnson.
Une page sp��ciale poker sur son site de campagne
Johnson a fait les gros titres lorsqu'il ouvrit une page sp��ciale pour les joueurs de poker online sur le site web de sa campagne. Il a pass�� trois jours �� Las Vegas et deux heures au Main Event des WSOP 2011 pour s��adresser aux joueurs ou les saluer.
Le Gouverneur dit se consid��rer lui-m��me comme un joueur de poker de longue date et un amoureux des jeux de r��flexion comme les ��checs ou le backgammon. Il y joue lors de parties priv��es et souvent lors de voyages au ski. Il a aussi jou�� quelques fois en casino mais jamais sur internet.
Ce n'est pas tellement l'amour du poker qui pousse Johnson �� prendre fait et causes pour les joueurs que sa col��re de voir le gouvernement intervenir pour nier aux gens le droit de se consacrer �� leur passion, quelque qu'elle soit, rejetant la doctrine gouvernementale qui veut prot��ger les gens d'eux-m��mes. "?a devrait ��tre le dernier souci d'un politicien" clame Johnson.
Johnson contre les prohibitions
Il y a beaucoup de probl��mes ��vidents que les politiciens devraient supporter, et supporteraient probablement, si le faire n'��tait pas sujet �� controverse. Johnson n'a visiblement pas peur de sortir du rang et dire ce qu'il pense qu'il est just de faire, m��me si cela doit lui co?ter des votes de certaines parties de la population. Il supporte aussi la l��galisation des drogues, en particulier la marijuana. Il supporte la l��galisation de la prostitution. Pour lui, la "guerre contre les drogues" (vaste programme gouvernemental semblable �� la prohibition sur l'alcool des ann��es 30') n'a pas march��, et la prohibition ne marche en g��n��ral jamais. Il est convaincu que le gouvernement ferait mieux de r��guler et profiter de ses soi-disant vices plut?t que de les rendre ill��gaux.
"Des millions de gens en Am��rique sont affect��s par les lois anti-drogue alors qu'ils seraient des citoyens en r��gle sans elles" affirme Johnson. "Jamais ne sera l��gal le fait de fumer de l'herbe, amoindrir ses capacit��s, prendre sa voiture et mettre les autres en danger. C'est l�� que vous d��passez la ligne rouge. Si vous voulez rester �� la maison �� boire des martinis au lieu de faire de l'exercice, c'est quelque chose qui devrait rester votre choix. Si vous voulez conduire une moto sans casque, je dirais que c'est un choix stupide mais cela devrait rester votre choix. Il n'y a pas de limite �� ce que le gouvernement et les politiciens essaieront de l��gif��rer".
Avec de telles opinions, Johnson ne sonne pas comme un R��publicain. De fait c'est un R��publicain �� l'ancienne, qui croit �� un gouvernement moins omniscient, plutot que la d��plorable ligne moraliste adopt��e par son parti. En termes de fiscalit�� il est m��me tr��s R��publicain : en huit ann��es au poste de Gouverneur du Nouveau Mexique, il a mis son veto �� 750 lois pour remplir sa promesse de ne pas augmenter les taxes. Il veut ��quilibrer le budget non pas en multipliant les imp?ts mais en imposants des coupes sombres sur les d��penses de l'Etat. Au Nouveau Mexique, il est de fait parvenu �� ��quilibrer ce budget sans augmentation d'imp?ts."Le gouvernement d��pense trop parce qu'il en fait trop".
Un R��publicain �� l'ancienne avec des id��es neuves
Il y a 10 ans, Johnson avait ��t�� interview�� par Playboy Magazine pendant son second terme de Gouverneur et il avait affirm�� qu'il ne briguerait plus d'��lection. L'��tat des finances du pays, et le nombre limit�� de politiciens pr��ts �� choquer des gens en adoptant des approches de bon sens commun mais controvers��es pour r��soudre ce probl��me, l'ont pouss�� �� changer d'avis.
"Je pense r��ellement que nous sommes au bord d'un effondrement mon��taire" estime Johnson. "Je pense que personne ne parle de ce probl��me comme ils le devraient. Je pense qu'aucun des candidats (�� l'��lection pr��sidentielle, NDT) ne va vraiment se d��marquer du status quo. L'id��e de me pr��senter et d'��tre ��lu a r��apparu quand j'ai r��alis�� je pouvais vraiment faire une tr��s grosse diff��rence. Cela doit ��tre une des grande aventure �� vivre en outre. Je ne le ferais pas si ce n'��tait pas tr��s passionnant et revigorant."
Gary Johnson a de la concurrence au sein du Parti R��publicain
L'autre candidat R��publicain qui a adopt�� une approche libertaire similaire �� celle de Johnson est Ron Paul, repr��sentant du Texas au Congr��s des ��tats-Unis. Johnson reconna?t des similarit��s et affirme admirer Paul qui selon lui se d��marque par son exp��rience �� mat��rialiser ses id��es en tant que dirigeant de soci��t��, durant son ��lection au poste de gouverneur, ce qui n'est pas la m��me chose que d'��tre un l��gislateur.
Paul, candidat alternatif aux primaires r��publicaines en 2008, est un des premiers postulants s��rieux d��clar��s pour 2012. Il a accumul�� une base de soutien dont la dynamique a continu�� �� cro?tre �� chaque nouvelle candidature. Le signe encourageant pour Johnson, c'est qu'il peut voir qu'il existe un bloc de votants pr��ts �� voter pour un candidat comme lui. En revanche la mauvaise nouvelle c'est que beaucoup de soutiens iront �� Paul quand ils auraient pu aller �� Johnson.
Les intentions de votes pour Johnson plafonnent �� 2% dans le dernier sondage CNN contre 6% par Paul, et Johnson n'a pas ��t�� invit��s au prochain d��bat t��l��vis�� nationalement depuis la Librairie Ronald Reagan. Pourtant deux candidats avec encore moins d'intentions de votes ont eux ��t�� bel et bien invit��s...
Il reste qu'on peut supposer que si Johnson arrivait �� ��tre aussi m��diatis�� que Paul, il serait le plus ��ligible des deux, et le plus apte �� sauter le foss�� qui s��pare un concurrent d'un vainqueur. Johnson appara?t plus pr��sidentiel. C'est un athl��te en grande forme pour ses 58 ans. Il a un petit c?t�� Harrison Ford et son amour pour les activit��s physiques d'ext��rieur comme le mountain bike, le triathlon ou l'escalade (il a gravi les Monts Everest et Kilimandjaro) il y a m��me un peu d'Indiana Jones en lui.
Paul a 76 ans et ressemble un peu �� une souris. Bien que nombre de ses points de vues soient rafra?chissants et sensibles, il passe cependant occasionnellement pour un lunatique. Par exemple lors qu'il proclama qu'il n'acceptait pas la th��orie de l'��volution.
Greg Raymer : "Johnson serait mon choix"
"Jusqu'�� pr��sent, j'ai aim�� tout ce que j'ai vu et entendu de Gary" s'enthousiasme Greg Raymer, champion WSOP 2004 et activiste de la r��gulation du poker onilne �� travers sa participations �� la PPA et son r?le de conseil pour FairPlayUSA, a rencontr�� Johnson l'an dernier �� une conf��rence sur l'action politique. "Il a clairement ce c?t�� pr��sidentiel. Paul ressemble plus �� un prof un peu coinc��, et certains ne veulent pas d'un vieil homme ��rudit comme pr��sident. Ils veulent quelqu'un qui peut avoir l'air un peu plus classe pour se mesurer avec les dignitaires ��trangers. De tous les candidats d��clar��s jusqu'�� pr��sent, Johnson serait mon choix."
Le vote Johnson, un test politique pour les joueurs de poker am��ricains
Johnson n'a pas le soutien ou le financement d'un Paul, ni le bagage politique. S'il peut se faire remarquer et gagner du soutien, il sera potentiellement un candidat plus viable. Johnson a dit se sentir pi��g�� dans un cercle vicieux car il doit r��colter des fonds pour monter dans les sondages mais que ce financement est compliqu�� quand on est trop bas dans ces sondages.
Johnson demande clairement aux joueurs de poker de miser sur ses chances en faisant des dons �� sa campagne sur une page sp��cialement pr��vue �� cet effet. M��me s'il ne touche pas sa rivi��re miracle, un soutien massif des joueurs de poker pourrait montrer aux futurs candidats que soutenir le droit des gens �� jouer au poker est une bonne id��e de campagne.
Johnson a d��j�� fait des comebacks spectaculaires. Lors de sa campagne de 1994 pour le poste de gouverneur du Nouveau Mexique il ��tait novice en politique et les sondages lui donnaient 2% d'intention de votes. Lorsqu'il a fait du bruit et que les gens l'ont remarqu��, il a fait un bond dans les sondages et a r��ussi �� remporter l'��lection. Il se concentre sur le New Hampshire, premier ��tat �� organiser des primaires, avec l'espoir qu'un bon d��part pourrait ��lectriser sa campagne.
"J'y ai d��di�� ma vie," dit Johnson."Je pense que le candidat final sera un de ceux en t��te dans le New Hampshire. On verra. N'ayant pas beaucoup d'argent, il est effarant comme cela se r��fl��te dans les sondages, tout simplement parce que c'est comme ?a que l'on fait le mieux conna?tre son message."
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