Michel Cohen : "Je suis un comp��titeur"
Michel Cohen, 62 ans, joue au poker depuis une vingtaine d'ann��es. Ce m��decin, directeur de la Clinique des Champs-Elys��es a r��alis�� de nombreux Deep runs sur les derniers festivals EPT (Deauville, Malte). Il pointe actuellement �� la 16e place du Classement GPI France et nous raconte son poker, �� quelques jours de l'EPT Monte Carlo qu'il va disputer. Entretien avec un historique du poker parisien.
Quel regard portes-tu sur le poker et son ��volution depuis tes premiers r��sultats qui remontent au milieu des ann��es 1990 sur ta fiche HendonMob ?
Le poker a beaucoup chang��. A l'Aviation Club de France, au milieu des ann��es 90, il y avait beaucoup de papis qui ne jouaient uniquement que des pr��miums. Puis, les grinders online ont d��barqu�� et l�� le jeu a chang��, les gars jouaient des mains beaucoup plus marginales, des suited connectors. Internet �� ��t�� une r��volution et a entrain�� une nouvelle mani��re de jouer. Il fallait savoir faire ��voluer son jeu pour ne pas devenir un mammouth et dispara?tre. J'ai su le faire ! Ma grande force est de savoir varier mon jeu et bien ma?triser le jeu short stack. Au fil du temps, j'ai aussi vu les cercles fermer. Je suis maintenant oblig�� de voyager pour jouer.
��prouves-tu des regrets apr��s ta 7eme place sur le Main de l'EPT Deauville ?
Je suis satisfait de ma performance, j'ai plut?t fait de bonnes analyses. J'ai jou�� avec peu de pression. J'ai navigu�� en Short Stack sur la fin du tournoi. J'ai quand m��me un regret, celui de ne pas voir particip�� �� la vraie table finale. �� la table, j'avais un tapis �� peu pr��s ��quivalent de Joseph Carlino, ce dernier est parti �� tapis pr��flop. L'ukrainien qui poss��dait un gros tapis et qui avait tr��s peu �� ajouter a d��cid�� de folder en montrant un Ax. Je n'ai pas compris pourquoi ce joueur n'avait pas compl��t��.
Tu es avant tout un joueur de tournoi, tu as multipli�� les deep runs ces derniers temps, comment l'expliques-tu ? Dans quel ��tat d'esprit es-tu ?
Je suis un comp��titeur et j'��prouve beaucoup de plaisir et d'excitation en tournoi. J'ai jou�� tr��s longtemps �� l'ACF et je pense tout simplement que le niveau ��tait tr��s bon. Ce fut une excellente ��cole. D��ailleurs, les regs du cercle des Champs-��lys��es comme Alex R��ard, Simon Perez, Franck Kalfon, Florence All��ra ou Laurent Polito font des perfs en ce moment. Ce n��est pas le hasard. Mon jeu est bien en place et mes analyses sont assez justes. C'est vrai que cela me r��ussit plut?t bien ces derniers temps.
La fermeture de l'Aviation Club de France t'a beaucoup affect��, tu ��tais un habitu�� des lieux.
Oui, ce qui est arriv�� est vraiment scandaleux et m'a beaucoup attrist��. J'ai d��couvert l'ACF au milieu des ann��es 1990. L'ACF est un lieu o�� se m��langeait des personnes de toutes origines, religions ou partis. C'��tait un peu mon jardin d'enfant. Je jouais r��guli��rement le tournoi �� 500� du mercredi. J'adorais l'ambiance. Ce cercle ��tait un lieu de sociabilit�� unique ! J'y ai rencontr�� beaucoup d'amis comme Franck Kalfon, Laurent Polito, Florence Allera...
Quelles sont tes habitudes online ?
Cela fait des ann��es que je joue au poker et le jeu online m'ennuie maintenant assez rapidement. Au bout de 2 heures de jeu, j'ai envie de dormir et je pars �� tapis. Le poker est un jeu de contact humain, je trouve ?a un peu triste de se retrouver seul face �� un ��cran.
Tu es aussi un grand amateur de roulette. Existe-t-il des parall��les avec le poker ?
Je joue effectivement depuis longtemps. Lorsque je suis sur un festival, j'adore jouer en parall��le �� la roulette jusqu'�� la fin de la nuit. Dans le poker il y a une part de chance comme �� la roulette. Certains soirs, je sais qu'une sorte de cycle est en cours et que je vais perdre. J'ai un regard tr��s lucide sur la question de la chance. Certains joueurs ont tendance �� la minimiser. Le poker, c'est aussi la potentialisation de la chance. Parfois, il m'arrive de jouer sans regarder mes cartes, c'est ce que l'on appelle des cycles.
�� Deauville, j'ai ��t�� plut?t chanceux, j'ai m��me rembours�� le Buy-in du joueur am��ricain qui m'avait sorti d'un Side Event car j'avais gagn�� une belle somme �� la roulette.
On parle maintenant de l'ouverture probable de casinos �� Paris, qu'en penses-tu ?
Sans doute que l'argent sera mieux contr?l��. Les pr��l��vements seront aussi plus importants. L'atout de casinos dans la capitale serait de pouvoir organiser de gros tournois internationaux capables de faire venir des joueurs ��trangers. Il faudra du temps pour atteindre le niveau de notori��t�� de l'Aviation Club de France.
C?t�� Look, on te voit souvent en costard cravate, pourquoi ?
Je suis souvent en costume car j'encha?ne ma journ��e de travail par un tournoi. C'��tait le cas quand j'allais �� l'ACF. Je ne repassais pas par chez moi, sinon mes femmes (j'ai 6 filles !) ne m'auraient pas laiss�� repartir (rires). Globalement, j'arrive �� concilier ma passion et ma vie professionnelle et priv��e. J'ai la chance d'avoir besoin de peu de sommeil. Le week-end, je m'habille de mani��re d��contract��e, en jean et en polo.