Il joue au poker dans un caf��, son agresseur lui met le feu
Il sentait ses cheveux et sa peau br?ler. La douleur ��tait incroyable. Scott Ranstrom a plong�� au sol, tent�� de se d��battre avec les flammes qui l��chaient son corps... Dire qu'il a craint pour sa vie est largement en dessous de ce qu'a ressenti ce v��t��ran du Vietnam dans un Denny's de Portland en avril dernier.
Habitant de l'Oregon de 69 ans en semi-retraite, Scott prenait son caf�� en faisant un peu de paperasse et en jouant au poker sur son ordinateur. Adepte des parties gratuites, son histoire a bascul�� en quelques secondes.
"D'un coup j'ai senti un truc liquide tout autour de moi et avant que je ne puisse r��agir... j'��tais en feu"
Connect�� sur les tables playmoney de PokerStars et du World Poker Tour's ClubWPT, Scott faisait de l'administratif tout en jouant sur quelques tables. Son enfer allait bient?t d��buter. Aux alentours de 21 heures 30, tout a bascul��. "Il y avait beaucoup de flammes, je ne pouvais pas l'��teindre. D'un coup j'ai senti un truc liquide tout autour de moi et avant que je ne puisse r��agir... j'��tais en feu", se souvient l'ancien combattant.
Scott a saut�� instinctivement au sol et retenu sa respiration. Aujourd'hui encore, il est persuad�� que s'il avait inhal�� les choses auraient ��t�� pires. Alors qu'il ��tait par terre, un client lui a port�� secours et sauv�� la vie en ��teignant les flammes avec son manteau.
"Le souvenir que j'ai ensuite, c'est d'��tre transport�� dans une ambulance. Et puis je suis tomb�� dans le coma pour deux mois", explique Randstrom qui ne s'est donc r��veill�� que mi-juin
"Je me souviens de tous les d��tails. J'ai ouvert les yeux et j'ai vu que j'avais encore mes deux mains et que je n'avais pas perdu mes doigts", positive l'ex soldat qui a du affronter de nombreuses complications apr��s l��agression dont il a ��t�� victime.
Un homme qu'il ne connaissait pas est entr�� dans le restaurant, a asperg�� Scott d'essence et a allum�� ! Le chemin vers une vie normale sera long pour cette victime.
Pas de proc��s
Elev�� �� Portland jusqu'�� dix ans, Scott a ensuite d��m��nag�� vers l'Alaska o�� il est entr�� dans l'arm��e avant de servir deux ann��es au Vietnam. De retour �� Portland, il s'est mari�� avant d'��lever un enfant unique. Le poker n'est entr�� dans sa vie qu'avec l'apparition du 21e si��cle. Ce jeu qui l'accompagne depuis vingt ans lui manque en ce moment, la priorit�� est ailleurs.
"J'aime le poker. Mon sentiment c'est que si tu gagnes sur Internet tu peux affronter une table r��elle avec succ��s et c'est ce que je me suis prouv�� �� moi-m��me de nombreuses fois. Mon entra?nement c'est de jouer gratuitement online", explique Scott �� PokerNews.
Ce passionn�� n'h��site pas �� s'aventurer jusqu'au Canada pour disputer quelques tournois mais son home-game lui suffit. La plupart des participants cavent aux alentours de 500$ et quand il n'y a pas assez de monde, les casinos du coin proposent des petite ��v��nements au prizepool sympathique de 40 000$.
"Je pr��f��re le cash-game. Je contr?le mieux le jeu et puis c'est toujours les m��mes joueurs que tu rencontrent plus deux ou trois nouveaux. Le but c'est d'attraper les d��butants qui viennent de sauter d'un tournoi. Ils jouent beaucoup de mains", rigole Scott qui n'en revient toujours pas d'avoir ��t�� pris pour cible alors qu'il jouait au poker.
Les cam��ras de surveillance de l'��tablissement ont permis d'identifier DeShaun Swanger. Selon le site de Portland KATU.com: "les agents du comt�� de Clackamas ont arr��t�� Swanger quelques jours apr��s et l'ont ��crou�� pour tentative de meurtre. Swanger a ��t�� transf��r�� �� l'h?pital pour ��tre pris en charge et un juge a pris la d��cision de la bloquer un ��ventuel proc��s suite �� l'��tat mental du pr��venu".
DeShaun Swanger, qui est d��crit comme un homme psychotique par ses avocats, n'en ��tait pas �� sa premi��re tentative. Le jeune homme de 24 ans avait d��j�� essay�� deux fois de mettre le feu �� des spectateurs dans deux cin��mas. Les deux fois, il n'avait pas d��allumettes pour aller au bout... "Il venait de sortir de prison mais ��tait r��sident d'une maison d'arr��t. Que faisait-il si tard dehors, personne ne le sait, il devrait avoir un couvre-feu", d��clare Scott Ranstrom.
La route de la gu��rison
"Je suis d��j�� presque mort plusieurs fois lors de mon s��jour �� l'h?pital. Je vais mieux mais je n'ai pas encore r��cup��r��. J'ai un pied qui ne fonctionne pas bien, plein de choses ne fonctionnent pas. J'ai des blessures internes provoqu��es par mes roulades lors de l'agression, �� mon age c'est compliqu��", raconte la victime qui est aussi bless�� au foie et aux reins.
Scott ��tait sous dialyse trois fois par semaine, il est d��sormais presque tous les jours occup�� par sa remise en forme avec un physioth��rapeute. Il apprend �� remarcher. Pour le moment il ne peut se d��placer sans aide, il va lui falloir de longues semaines pour se mouvoir plus facilement.
"Tant que j'ai quelque chose �� quoi me raccrocher je m'accroche. Le plus dur c'est de se lever, les premiers pas sont tr��s compliqu��s", assure-t-il apr��s avoir pass�� quatre mois dans le silence. Durant ce laps de temps, Scott ne pouvait pas prononcer un mot, il peut d��sormais communiquer.
Il va lui falloir encore au moins deux moins pour r��cup��rer 90% de sa mobilit��. De son lit d'h?pital, Scott n'a pas de mots assez doux pour son chirurgien, celui qui l'a sauv�� des flammes, ses amis, ses fr��res et soeurs mais aussi l'��quipe m��dicale qui l'aide �� se remettre.
Le plus dur est pass�� du c?t�� physique mais la blessure psychologique est encore pr��sente. Cette attaque va aussi co?ter des milliers de dollars �� Scott... ses amis ont donc mis en place une page GoFundMe qui a r��colt�� 42 000$. "J'ai toujours eu une attitude. Je ne suis pas mort et je suis bien vivant. Lorsqu'on me demande si je d��teste celui qui m'a fait ?a je peux r��pondre que je ne d��teste pas ce fils de chien. Ce que je ne peux pas supporter c'est surtout de le voir dans la rue et qu'il ait la possibilit�� de faire cela �� quelqu'un d'autre. [...] L'important c'est n'est pas aujourd'hui, c'est demain, j'ai envie que les gens retiennent cette attitude positive".
