Entre Joie et Soulagement, Les Clubs de Jeux Ont Rouvert Leurs Portes

Pour une trentaine d’amateurs de poker, blackjack, ultimate ou punto banco, le rendez-vous était fixé ce vendredi 28 février devant le Club Pierre Charron. Là, la plupart d’entre eux étaient arrivés bien en avance pour faire la queue devant les portes bordeaux de l’établissement, sous le regard interrogatif des passants. Mais à 12 heures 30, ce fut la délivrance : la première réouverture d’un club de jeux à Paris depuis leur fermeture forcée il y a deux mois.
Une demi-heure plus tard, à quelques pas de là, ils n’étaient qu’une dizaine sur les Champs-élysées devant la grille du Club Barrière. Mais quand le rideau s’est levé, c’est sous les confettis et les applaudissements du personnel que les premiers clients sont entrés. “?a m’avait manqué”, “Heureux de revenir”, confiaient d’ailleurs certains d’entre eux à leur arrivée, avant de rapidement se diriger vers les tables pour retoucher aux cartes et aux jetons.
Première à se féliciter du retour du public, la directrice du Club Barrière, Christine Bonneau, ne cachait pas sa joie : “Je suis très, très heureuse de revoir enfin ce club qui va revivre avec les clients, les employés. On a su qu’on allait pouvoir rouvrir jeudi matin, mais on avait commencé à préparer les équipes et tout était prêt.”
“Un très grand ouf de soulagement”
Parmi le personnel, justement, le soulagement de voir les clients revenir était grand également. “J’ai ressenti une angoisse pendant ces deux mois parce qu’on ne savait pas quand ?a allait rouvrir”, confiait Jean, un ancien de l’ACF, sous-chef chez Barrière depuis 2019. “Mais aujourd’hui, c’est un très grand ouf de soulagement. Avec tous mes collègues, on a plaisir à pouvoir se revoir. On peut enfin accueillir nos clients, donc c’est super. Ils n’attendaient que ?a. C’est un lieu de vie ici, donc on est contents qu’il reprenne enfin sa raison d’être.”
Sur l’ensemble des clubs de jeux, ce sont 1 500 employés qui ont retrouvé le chemin du travail ce vendredi après deux mois de ch?mage partiel.
à l’autre bout de Paris, les sentiments étaient les mêmes au Club Circus, dont les habitués ont pu retrouver les tables ou le bar, qui a fait peau neuve avec un nouveau sol. “Je pense qu’ils étaient encore plus contents que nous que ?a rouvre”, s’amusait d’ailleurs Thierry Bolleret, responsable des relations publiques du Club Circus. “Les premiers étaient même là à 11 heures 10 !”
Boulevard Murat, comme dans les autres clubs, les deux mois de pause forcée ont été l’occasion de retravailler l’offre pour la réouverture : “On a refait un peu les travaux pour faire un club propre. On a pris quelques décisions, comme monter un peu les limites à certaines tables. On reprend en faisant de l’Omaha, et on va refaire de beaux tournois au mois d’avril avec Apo. Et puis les croupiers ont fait un peu de formation, de remise à niveau, et ils sont là aujourd’hui, en pleine forme.”
La pérennisation, pas pour tout de suite
Malgré la joie de la réouverture, une épée de Damoclès semble toujours suspendue au-dessus de la tête des clubs de jeux, qui n’ont obtenu un renouvellement de l’expérimentation que jusqu’en 2027. “Et sans la roulette”, confient certains dirigeants, qui l’espéraient pourtant.
Quid de la pérénisation ? Si elle n'était pas dans les discussions des derniers jours, les acteurs ne désespèrent pas comme Christine Bonneau : “On espère que nos pouvoirs publics vont vite se pencher sur le problème et nous faire une pérennisation de la loi rapidement, parce que ?a protège aussi les salariés et que psychologiquement, c’est compliqué”.