Gagner au poker : travail et passion
Alec Torelli est un joueur de poker professionnel qui compte 1.394.679$ de gains en tournoi �� son actif. Dans le nouveau billet de son blog, il explique comment le succ��s au poker vient du travail et de la passion du jeu, plus que la chance.
Des souvenirs personnels
Deux ��v��nements ont radicalement chang�� le poker?: l'UIGEA et le Black Friday. Apr��s ces deux impacts d'ast��ro?de sur l'industrie, seuls les plus forts ont surv��cu. Ce n'est donc pas une surprise si le jeu est devenu beaucoup plus difficile �� battre.
Les joueurs professionnels de la vieille ��cole ont ��t�� supplant��s par une nouvelle g��n��ration de petits g��nies issus d'internet, ceux qui travaillent leur jeu, connaissent les chiffres et sont avides d'��tre les meilleurs.
La semaine derni��re j'ai particip�� auPartyPoker Big Game �� Vienne. J'ai eu la difficile tache de jouer avec des joueurs tels queSam Trickett, Phil Laak, JP Kelly, Daniel "Jungleman" Cates et Andy Moseley. C'��tait la pire tabl��e que j'ai jamais affront��e et je me suis souvent senti d��pass��. A plusieurs reprises, je hochais la t��te en me disant "Ils sont juste trop bons".
En jouant des parties aussi difficiles, l'on peut apprendre beaucoup sur le jeu et sur soi-m��me. Voici mon point de vue et quelques conseils sur ce qu'il convient de faire.
Les probl��mes : l'Ego et l'Apathie
L'Ego
Voici une statistique qu'il serait int��ressant de conna?tre?: Parmi les joueurs de poker combien pensent ��tre gagnants et combien le sont effectivement??
Une ��tude montre que sur une ��chelle de 1 �� 10, la moyenne des gens se donne 7 pour leur capacit�� �� conduire et leur aspect physique. Du point de vue de la survie, cela est tout �� fait sens��.
La raison pour laquelle nous nous leurrons nous-m��mes c'est que cela nous aide �� procr��er. Plus nous avons confiance, plus grande est la chance de trouver un(e) partenaire. Dit simplement, notre inclination naturelle �� sur-estimer nos capacit��s est inscrite dans nos g��nes.
L'ego a son utilit��. Au poker, il est n��cessaire pour se refaire rapidement et garder confiance y compris dans les mauvaises passes. Cela nous aide �� jouer sans peur et �� croire en nos "reads". Mais il a aussi ses dangers. L'ego peut nous aveugler quant �� nos erreurs et nous inciter �� attribuer �� la variance les coups mal jou��s. L'ego conduit �� sur-estimer nos capacit��s et sous-estimer la concurrence, avec pour r��sultat une s��lection m��diocre des parties et de mauvaises d��cisions �� la table.
L'Apathie
Les joueurs de poker sont notoirement fain��ants. Sans quelqu'un pour nous dire quoi faire, il est facile de laisser aller. L'��tat d'esprit est?: pourquoi travailler quand on peut jouer?? Cette mentalit�� co?te cher et si l'on ne fait pas attention, nos habitudes alimentaires, notre rythme de sommeil et notre ��quilibre g��n��ral peuvent totalement basculer.
L'apathie tire le pire de nous-m��mes quand nous perdons. Il est trop facile de blamer la malchance quand cela va mal et d'attribuer les succ��s au talent. On ne cherche plus �� s'am��liorer puisque l'on est d��j�� "assez bon".
Pire, beaucoup d'entre-nous sommes prisonniers du pass��. On se rappelle tous cette partie o�� apr��s avoir pass�� la nuit en bo?te de nuit on se r��veille et on fait de l'argent en ligne. Je parle d'exp��rience, n'attendez pas d'��tre "broke" pour ouvrir les yeux.
La raison : Des id��es fausses
Pour un joueur de poker, l'argent comme le succ��s, ?a va, ?a vient. Nous n'accordons pas trop de valeur �� l'un ni �� l'autre et ��tre "broke" n'est pas un gros probl��me quand un gros score suffit �� retrouver le sommet. Avec cet ��tat d'esprit, nous ne cherchons pas �� progresser, mais restons au ralenti en attendant que la chance tourne.
Le joueur de poker nourrit son ego avec une simple victoire en tournoi. Les m��dias, les pairs et les fans louent le vainqueur pour son talent et sa prouesse h��ro?que. Il n'est pourtant jamais salu�� quand il perd le coin flip qui l'aurait men�� en table finale.
Ce succ��s biais�� et parfois fauss�� peut nous rendre temporairement aveugle. Quand un joueur pro joue 50 tournois par an, dont peut-��tre 10 tournois majeurs, la variance peut durer la vie enti��re. Le succ��s en tournois est tr��s d��pendant de la chance, il faut s'y faire. Ou l'on peut choisir de jouer en cash game deepstack o�� les avantages sont plus importants et le long terme se r��alise plus vite.
En ce qui concerne les comp��tences �� la table, le succ��s en tant que joueur professionnel est disproportionn�� quant aux autres aspects de sa vie?: gestion de bankroll, s��lection de tables, faire des pauses, les habitudes de sommeil, le bien-��tre, l'��quilibre g��n��ral, la peur, savoir supporter le jeu mentalement et, le plus important, le travail. En d'autres termes, ��tre bon au poker n'est pas aussi important que d'��tre un bon joueur de poker.
Enfin, nous ne devrions pas oublier les fondements de l'��conomie �C les march��s sont extr��mement efficaces. D��s qu'il y a des millions de dollars �� prendre, il y aura des gens pour se les disputer. Pire, il y aura certainement quelqu'un qui les voudra plus que nous-m��mes. Qui pourra les arr��ter sinon nous-m��mes??
La Solution: le travail et la passion
Un jour un journaliste a vu Tiger Woods frapper des balles de golf la nuit sous l'orage. Interrog��, Tiger Woods a r��pondu?: "Tu ne sais jamais quand tu vas jouer sous la pluie". Roger Federer, avant son match de championnat �� Wimbledon a ��t�� aper?u en train de regarder la finale f��minine. La raison est simple?: il aime de le tennis.
Beaucoup d'athl��tes ont un don naturel, mais il y a une raison pour laquelle, ils sont les deux plus grands. Ce sont eux qui travaillent le plus. Il serait fou de nier la grande part de chance dans le poker, mais le plus souvent, c'est la comp��tence, issue d'un travail r��gulier, qui pr��vaut sur le long terme.
Il y a un moyen de travailler tr��s efficacement sans avoir l'impression de faire ses devoirs d'��coliers. La Passion. Quand nous trouvons une activit�� que nous adorons pratiquer, le challenge transforme la douleur en plaisir. C'est le z��le qui nous pousse �� faire les sacrifices n��cessaires pour atteindre le succ��s. C'est l'amour du jeu, pas le r��sultat final qui nous anime. (Aimer chanter plut?t que vouloir devenir riche et c��l��bre). Sans la passion, il est impossible de donner le meilleur de soi-m��me.
L'on peut se forcer �� travailler en s'enfermant �� cl��. On peut prendre un coach, ��tudier, regarder des vid��os. Mais tous les efforts du monde ne nous m��nerons pas bien loin si l'on abandonne d��s que cela devient difficile. La passion est n��cessaire pour surmonter les difficult��s, elle dest inn��e et naturelle. Trouvez la et vous n'aurez plus une seule journ��e de travail de votre vie.
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