Tilt Report �� Las Vegas, je veux dire Trip Report
Jim Dixon revient sur un week-end �� Las Vegas dramatique sur le plan du poker et en tire les cons��quences...
Je suis un loser.
Ne vous ��tes-vous jamais dit ?a ou quelque chose approchant apr��s une session particuli��rement mauvaise ou un bad run prolong�� ?
Confession : j'ai pass�� un long week-end �� Vegas, une sorte de c��l��bration post-mariage d'un ami r��cemment mari��. Je vis en Californie, �� un kilom��tre et demi d'un casino avec 25 tables de poker et �� une dizaine de nombreux autres, donc si se d��placer �� Vegas est sp��cial ce n'est pas comme si c'��tait ma seule chance de l'ann��e de jouer au poker.
Vegas c'est toujours tr��s amusant et on s'y d��place avec plein d'espoirs en t��te. Les pokerrooms dans les beaux casinos sont spectaculaires et tournent �� plein r��gime. Les parties en petites limites auxquelles je joue sont g��n��ralement extr��mement rentables. Jouer au poker �� Sin City est toujours une exp��rience hors-norme, m��me pour un joueur r��cr��atif comme moi.
Le week-end a ��t�� g��nial. Mon ami et moi avons bu et mang�� de mani��re remarquable. Nous avons retrouv�� des copains vivant �� Las Vegas. Nous ��tions log��s dans un h?tel premier-prix dont les chambres ��taient excellentes et le service impeccable. L'exp��rience a ��t�� amusante �� tout point de vue, enfin �� tout point de vue sauf un !
Poker.
En terme de r��sultats au poker, ces trois jours ont ��t�� un d��sastre. J'ai jou�� six sessions - quatre cash games et deux tournois - et perdu les cinq premi��res. Notamment une partie en Limit 4/8$ o�� les joueurs ��taient larges, passifs et incroyablement mauvais. Mon ami, qui ��tait �� la m��me table, a fini par me dire �� propos d'un joueur "je m'��tonne qu'il continue �� regarder ses cartes. Qu'est-ce qui pourrait l'emp��cher de caller ?"
Bien s?r je sais qu'une telle mauvaise s��rie est anecdotique et qu'un tel bad run est le quotidien de douzaines de joueurs. Je ne me suis pas dit "pourquoi moi ?" ou "mon Dieu, je run vraiment bad."
Mais apr��s la troisi��me session perdante, j'ai pens�� : Je suis un loser.
J'avais laiss�� mes r��sultats affecter ma confiance en moi. J'avais permis �� une perte mon��taire - due �� l'in��vitable variance - de briser mon ego et mon estime personnelle en tant qu'��tre humain, pas seulement en tant que joueur de poker. Mon cerveau estimait alors que le seul moyen d'effacer la douleur de la d��faite ��tait de devenir un gagnant. La seule raison qui me poussait �� vouloir gagner ��tait d'effacer l'humiliation de la d��faite.
J'ai r��alis�� que j'��tais en train de vivre le caract��ristique "tilt" du perdant.
J'ai peut-��tre d��j�� connu ce tilt du loser dans le pass��, mais je ne l'avais jamais conceptualis�� jusqu'�� ce week-end. Je ne parle pas du d��sir compr��hensible de redevenir quitte qui pousse souvent �� jouer trop vite et trop large. Je n'essayais m��me pas de me venger des joueurs m'ayant inflig�� de terribles bad beats. Je ne manifestais en aucun cas ma frustration �� l'encontre de mes adversaires ou des croupiers.
C'��tait une forme de tilt plus subtil, mais pas moins dangereuse et peut-��tre plus insidieuse que les traditionnels styles de tilt. Je ne voulais simplement pas me sentir un loser une fois de plus. Et j'ai continu�� de jouer - mal bien ��videmment - pour tenter de changer cela.
Les Dieux du poker souriaient aux autres joueurs et je voulais que ce soit mon tour. Ils rest��rent indiff��rents, me laissant continuer et aggraver les dommages �� mon psych�� et ma bankroll.
Quelle est donc la le?on pour les autres joueurs ? J'en vois actuellement plusieurs :
Premi��rement et essentiellement, admettre que perdre au poker ne fait pas de soi un "loser." Une perte ne vous d��finit pas comme une personne ou un joueur - jamais. Tout comme gagner un poker ne fait pas de vous un "winner" ; gagner au poker ne signifie pas n��cessairement que vous ��tes un bon joueur.
Secundo, identifiez tous les styles de tilt que vous ��tes susceptibles de vivre. Les plus familiers sont quand vous ��tes "card dead" ou apr��s un affreux bad beat, ou alors quand de mauvais joueurs touchent toutes leurs cartes et remportent tous les pots. Et bien s?r le tilt du loser que je viens d'��voquer pr��c��demment.
Tertio - la le?on essentielle et la plus difficile �� mettre en pratique - quittez la table �� la seconde ou vous vous apercevez ��tre en train de tilter (et m��me avant) ! De nombreux joueurs mettent trop longtemps �� s'apercevoir qu'ils sont en train de craquer. Si vous attendez que la Cortisol (une hormone alt��rant l'inhibition) circule dans votre sang ou si vous ne vous rendez pas compte que vous ��tes en train de payer en milieu de parole avec Q?4? parce que c'est assorti, alors c'est trop tard. Mais pas compl��tement trop tard : quittez la table d��s que vous le percevez !
Je ne veux pas forc��ment dire pour la journ��e. "Quittez" peut signifier descendre �� une limite inf��rieure ou bien aller manger quelque chose au restaurant. ?a peut ��tre juste prendre quinze minutes de break dans un endroit bien a��r�� pour se remettre les id��es en place. Ou tout simplement se lever et respirer profond��ment quelques instants. Je suis certain que si j'avais suivi ces conseils le week-end dernier j'aurais ��conomis�� quelques buy-ins.
Ceci dit, je ressens toujours un v��ritable frisson quand je m'assois �� une table de poker �� Vegas. Et la chance d'��tre �� Vegas avec mon vieux copain n'a pas de prix. J'oublierai rapidement l'argent perdu, mais je n'oublierai jamais cette exp��rience.
Comme je l'ai dit pr��c��demment, une des plus importantes le?ons dans le poker viendra de vos exp��riences les plus douloureuses. Plus j'ai de l'exp��rience, plus je suis convaincu que "tilter" est la plus dommageable que vous pouvez conna?tre. Je sais que je n'ai pas totalement solutionn�� ce probl��me, mais je pr��pare un nouveau s��jour �� Vegas pour voir si je vais mieux...
J'ai perdu de l'argent, mais je ne suis pas fini. Et quoiqu'il advienne pas un loser !