Questions pour une championne - Entretiens avec Mary Jones (Partie II)
Dans la premi��re partie de notre entretien, nous avons parl�� avec Mary de son tournoi remport�� aux WSOP 2006, nous avons appris comment elle a progress�� jusqu'�� la table finale. Elle nous a parl�� de quelques-unes de ses mains. Aujourd'hui, nous allons parler de la mani��re dont son succ��s lui a chang�� la vie, et quels sont les projets futurs de cette championne du Woman's WSOP.
PN : Parlons un peu des changements qu'implique une telle perc��e. Gagner un tournoi des World series, c'est ��norme, non ?
MJ :
J'en ai discut�� avec quelques autres anciens gagnants, mais enfin, il s'agit plut?t d'��tre confront��e ses propres d��fis. Tout le monde a ��t�� tellement gentil et accueillant. Rien qu'au cours de la c��r��monie consacr��e aux gagnants, Joe Hachem (champion de l'��v��nement principale WSOP 2005) jouait dans un autre tournoi �� deux tables de l�� o�� j'��tais. Il s'est lev�� et il est venu vers moi �C il ne jouait pas sous les cam��ras ou un truc du genre �C et il m'a f��licit��. Il m'a dit : ? Bienvenu au club. ? J'��tais tellement surprise qu'il ait pu faire ?a, quitter son tournoi pour me parler. Rien ne l'y obligeait. Plus tard, durant la c��r��monie Corum (Corum a con?u le bracelet pour le tournoi f��minin), j'ai eu l'opportunit�� de rencontrer les deux fils de Joe et de lui dire �� quel point son geste m'a touch��.
PN : Avez-vous jou�� au tournoi principal WSOP ?
MJ :
Oui, c'��tait g��nial. Je me suis r��gal��e. Et vous savez, j'ai vraiment tr��s bien jou��. Le joueur qui m'a ��limin�� m'a dit qu'il le regrettait, mais en gros, j'��tais content de la mani��re dont j'ai jou��. Ce joueur a disait peandant la main : ? je suis fatigu��, je veux rentrer, j'ai fini ? et j'avais une paire de Reines, mais ensuite, il a r��alis�� sa quinte. ? Veinard ! ? j'ai pens��. Mais c'��tait tellement amusant.
PN : Tout de suite apr��s avoir gagn��, vous avez dit : ?Je dois ce tournoi absolument �� mon mari et �� ses conseils.? Parlons un peu de ?a. Comment est-ce que tout ?a a commenc�� ?
MJ :
Alors, j'ai grandi dans une famille qui jouait aux cartes �C gin et pinochle surtout, donc j'avais ces ��l��ments de base. Et puis, quand je voyageais pour mon travail, on jouait au poker pour passer le temps. On jouait avec des pi��ces de 5 ou 10 centimes et on les rendait �� la fin pour que personne ne perde trop. Puis, apr��s avoir rencontr�� Bob, et il m'a expliqu�� les c?tes financi��res du pot et les d��tails du jeu, je suis all��e au casino, j'ai jou�� $1/2 et j'ai gagn�� $20 la premi��re fois. On s'est dit : ? On vient de cr��er un monstre !? (NDR : allusion au film "Frankenstein"). Vous savez, avec une telle cave; c'est difficile de gagner �� ce niveau. Et puis j'ai jou�� dans de petits tournois �C genre $43 pour s'inscrire et l'on peut racheter des jetons pour peu d'argent, et l�� j'ai gagn�� pas mal. A ce moment-l��, on s'est dit ? Nous avons vraiment cr���� un monstre. ? Et puis bien s?r, on a jou�� beaucoup �� la maison. Encore une fois, c'��tait en jouant tous ces petits tournois que j'ai appris le concept de la cote du pot, et ?a c'��tait le plus important.
PN : Donc, pour rire : qui est plus fort aujourd'hui, vous ou Bob ?
MJ :
Oh l�� l��, vous allez me mettre dans une facheuse position. (*Rire*) Vous savez, Bob est tellement encourageant; il a ��t�� tout �� fait g��nial. Disons que c'est un effort collaboratif. En fait, au moment de la c��r��monie, j'ai demand�� �� Jeffrey Pollack si Bob pouvait le mettre sur mon poignet. Donc, quand c'��tait le moment, ils ont donn�� le bracelet �� Bob, il avait le plus grand sourire que j'ai jamais vu. On l'a gagn�� tous les deux.
PN : C'��tait qui Mary Jones, avant le poker et avant d'avoir rencontr�� Bob Meyer ?
MJ :
J'ai grandi �� Dallas et j'ai pass�� plusieurs ann��es l��-bas. J'ai commenc�� �� travailler pour payer mes ��tudes, et le travail marchait tellement bien que je me suis demand�� si ce n'��tait pas ?a que je devrais faire. Je veux dire, j'ai travaill�� pour plusieurs entreprises de t��l��communication (Sprint et AT&T y compris) et nous avions les Nations Unis parmi nos clients. Cela m'a appris �� faire un travail s��rieux, et l'importance de la communication et de la diplomatie.
PN : Par rapport au prix que vous avez re?u, pr��s de 250.000$ �C avez-vous une strat��gie particuli��re pour g��rer cette somme?
MJ :
Non. Les vacances sont arriv��es tout de suite apr��s, mais quant �� l'argent, ce sera mon bankroll (NDR: fonds dont un joueur dispose uniquement pour jouer au poker).
PN : vous avez atteint les places pay��es lors de deux ��v��nements moins importants en 2005. Quels autres resultats avez-vous eu ��galement ?
MJ :
J'ai bien jou�� dans beaucoup de tournois plus petits, mais la plupart de ces tournois ne passent pas �� la t��l��vision. Les tournois avec rachat ne co?tent que $100, donc c'��tait super pour moi. Et je joue de temps en temps des jeux de liquide - au Bellagio, par exemple. Avec la somme qui je vient de recevoir apr��s ces WSOP, je pourrais y jouer plus souvent �C en vivre, c'est un peu mon r��ve. Avant, je jouais quand je pouvais le week-end, mais maintenant j'aurais plus de temps.
PN : D��crivez votre style de jeu.
MJ :
Ah... mon style. A vrai dire, dans un premier temps, j'ai tendance �� jouer tr��s serr��. Ce n'est pas un sprint, c'est un marathon. Ensuite, j'ouvre un peu. Plus tard, on peut dire que j'attaque. Quand on arrive aux cinq ou six derni��res tables�� Si je participe �� une main et que quelqu'un s'y met aussi, j evais m��ler les styles. �� la derni��re table, je me mets �� l'attaque.
PN : Aux tables, contre qui pr��f��riez-vous jouer, les femmes ou les hommes ?
MJ :
En fait, je pr��f��re jouer contre les hommes. Je crois qu'ils pr��tent plus d'attention aux cotes des pots et aux ��l��ments fondamentaux du jeu, tandis que les femmes se mettent plus �� d��chiffrer le comportement de leurs adversaires. Les femmes ont tendance �� jouer plus par intuition. Pas toute, mais beaucoup. Pour ��tre vraiment fort, il faut ma?triser les deux.
PN : Pourriez-vous partager vos r��flexions sur l'augmentation du nombre de femmes qui jouent au poker et de leur succ��s ?
MJ :
Je crois que c'est magnifique, et je ne crois pas que les gens se rendent compte de la vitesse avec laquelle les femmes ont eu du succ��s. Elles ajoutent ��norm��ment au developpement du march��. On ne se rend pas compte du nombre de femmes qui jouent au poker... et jusqu'�� quel point elles sont fortes... et du fait qu'elles vont gagner des tournois.
PN : Quels sont les avantages (et peut-��tre les d��savantages) des ��v��nements ?f��minins? ?
MJ :
Ces ��v��nements sont tellement ludiques. Les femmes adorent papoter, et il y a tant de sujets de conversation possibles aux tables. On peut parler de presque tout. Les hommes semblent ��tres un peu plus pr��t �� discuter quand il y a des femmes pr��sentes aussi.
PN : L'��v��nement principal des WSOP : quand pensez-vous voire une femme le gagner, et qui sera susceptible de la faire?
MJ :
Quand ? mais ?a pourrait ��tre n'importe quand. Il y a certainement des femmes qui sont capables de gagner, mais les chiffres jouent un grand r?le. Les femmes repr��sentent 3, 4, ou 5% des participants. Quant �� qui va gagner, moi, bien s?r ! (*Rire*) Mais Jennifer Harman, elle, est une des premi��res sur la liste. Elle a jou�� dans les grands jeux en cash games, elle sait comment ils fonctionnent. Kathy Liebert est s��rieuse et elle travaille si bien. Je dirai une de ces deux-l��.
NDR : poss��dez-vous un mac ? vous pouvez jouer n'importe quand sur Pokerroom.com