Zoom sur le Black Friday
Vendredi 15 avril 2011 restera dans les annales du poker en ligne comme celui du vendredi noir ou ? Black Friday ?. Le monde du poker en ligne tel que nous l��avons connu au cours des dix derni��res ann��es n��est plus et a chang�� de mani��re fatidique lors de cette date.
La justice am��ricaine en position de force
Les accusations formul��es par le procureur f��deral du U.S. Southern District of New York contre les propri��taires des sites PokerStars, Full Tilt Poker et Absolute Poker sont s��rieuses. L��avenir �� court terme pour le poker en ligne aux Etats-Unis est noir.
Pokerstars et Full Tilt Poker ne proposent plus leurs services aux joueurs am��ricains et je ne pense pas qu��ils officieront �� nouveau sur le march�� US tant que le poker en ligne ne sera pas officiellement l��galis��, licenci�� et r��gul��. Il se pourrait m��me que les chances des sites incrimin��s d��obtenir une licence aient ��t�� s��v��rement compromises. Les joueurs am��ricains qui ont laiss�� des fonds sur les sites en questions pourront r��cup��rer leur argent mais cela pourrait prendre beaucoup de temps comme ce fut le cas lors de l��affaire Neteller.
La pr��somption d��innocence est le credo de la justice am��ricaine mais le Southern District of New York est l��arme la plus puissante du D��partement de la Justice. Cette institution n��inculpe personne sur de simples conjectures et n��est pas du genre �� envoyer a effectuer un all��in sur un simple tirage. Bien au contraire, elle attend que vous soyez ? drawing dead ? et envoie son tapis lorsqu��elle est certaine de gagner le coup �� 100%. Le fait que la cours ait rendu les chefs d��accusation public signifie qu��elle d��tient en sa possession des preuves flagrantes.
Il est d��ailleurs fort probable qu��aucun proc��s n��ait lieu. Les avocats du Southern District of New York ne sont pas des gens que vous souhaiteriez affronter �� la barre et tout indique que cette affaire devrait se conclure sur un accord entre les deux parties.
Exploiter un flou juridique ?
Les chefs d��accusation de violation de l��Unlawful Internet Gambling Enforcement Act (UIGEA) et d�� organisation ill��gale de jeux d'argent sont assez troublants ��tant donn�� le flou juridique entourant la l��galit�� du poker en ligne aux USA. Les charges concernant le blanchiment d��argent repose ��galement sur le fait que le poker en ligne soit consid��r�� comme une activit�� ill��gale. Ce qui n��est pas vraiment le cas puisque ce sont avant tout les transferts d��argent entre clients et op��rateurs de jeux qui sont prohib��s par l��UIGEA. Est-ce que les avocats des accus��s exploiteront cet argument ? Est ce que ce dernier pourrait rendre caduque certain chefs d��accusation ? L��avenir le dira.
La fraude bancaire
En revanche , l��accusation de fraude bancaire est extr��mement s��rieuse. Ce chef d��accusation all��gue que les salles incrimin��es ont tromp�� les banques en leur faisant accepter des transactions financi��res relatives �� des jeux d��argent ill��gales en les faisant passer pour des transactions lambda.
La partie la plus s��rieuse du chef d��accusation de fraude bancaire demeure le cas Chad Elie. Ce dernier avec la complicit�� de ses associ��s a persuad�� de petites agences bancaires locales subissant des difficult��s financi��res de proc��der �� des transactions financi��res pour les op��rateurs. En retour, les ��tablissements percevaient une r��mun��ration et b��n��ficiaient d��investissement de plusieurs millions de dollars.
Le 2 septembre 2009, l��accus�� John Campos, le vice pr��sident et actionnaire de la SunFirst Bank situ��e dans la ville de St George, Etat de l��Utah accepte de proc��der �� des transactions mon��taires pour les op��rateurs de poker en ligne en ��change d��un investissement de 10 millions de dollars dans sa banque. Elie et ses associ��s investissent alors plus de 30% et la banque devient un processeur de paiements pour Full Tilt Poker et Pokerstars en d��cembre 2009. 200 millions de dollars transitent via la SunFirst Bank. Un email atteste de l��accord pass�� entre Elie et Campos. Les deux hommes sont arr��t��s dans la matin��e du 15 avril 2011.
Pour les accus��s partis hors des fronti��res des Etats-Unis, il ne reste plus qu���� savoir si ceux-ci accepteront de se soumettre �� la justice. A d��faut, ils risquent d����tre extrad��s sous requ��te du gouvernement am��ricain.
Black Out
Le Black Friday va certainement repousser le projet de l��galisation du poker en ligne aux Etats-Unis d��une ann��e ou deux. Il serait en effet peu judicieux pour le leader de la majorit�� au S��nat, Harry Reid, de faire pression pour adopter une l��gislation pro-gamming alors que nous sommes en plein scandale Black Friday.
Pourtant, une l��gislation pro-gaming au niveau f��d��ral devient de plus en plus in��luctable. Les sites, comme Bodog, qui ne seraient pas en mesure d'obtenir une licence de toute mani��re �� cause de leur implication dans les paris sportifs, peuvent continuer �� op��rer aux USA pour le moment. D��autres sites de moindre envergure vont au contraire se retirer du march�� am��ricain pour ne pas ��tre victime �� leur tour d��un sc��nario identique �� celui du Black Friday. Aucune autre salle ne pourra remplacer Pokerstars et Full Tilt Poker comme ces derniers avaient remplac�� PartyPoker lors de son retrait du march�� US.
Alors qu��un ��norme black out s��appr��te �� caract��riser le march�� am��ricain, les joueurs vont se regrouper afin de combattre pour une l��galisation pro-gaming comme jamais auparavant. Pokerstars et Full Tilt en revanche ne pourront plus ��tre des groupes de lobbying important. Les deux sites ont d��ailleurs perdu les partenariats respectivement pass��s avec le Wynn Resorts et les Station Casino.
Caesars Entertainment et Party Gaming ont toujours man?uvr�� pour obtenir un retrait du march�� am��ricain de Pokerstars et Full Tilt. Avec le black Friday, leur souhait vient �� pr��sent d����tre exauc�� et les cartes viennent d����tre redistribu��es de fa?on spectaculaire en vue d��une prochaine ? ouverture ? du march�� aux US.
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