Consensus scientifique : le poker est bien un jeu d'adresse
Publi��e en ligne le 15 ao?t sur le Social Science Resarch Network, une contribution de l'Erasmus University de Rotterdam confirme, apr��s beaucoup d'autres, que le poker est bien un jeu d'adresse et non de chance.
Un d��bat aux nombreuses implications
Si le consensus �� ce sujet est aujourd'hui total dans la communaut�� scientifique, c'est loin d'��tre le cas en mati��re judiciaire. Ainsi, la Haute Cour anglaise (depuis 2007) et la Cour de Cassation fran?aise (depuis 1945) estiment que le poker est un jeu de hasard. Une position similaire des juges am��ricains sert m��me de fondement �� l'UIGEA, la loi qui prohibe de facto les jeux d'argent en ligne au niveau f��d��ral aux Etats-Unis. Outre la question de la l��galit�� du poker dans chaque pays, le d��bat 'jeu d'adresse / jeu de chance' est aussi tr��s important pour d��cider du r��gime fiscal applicable aux gains du poker. Si la grande majorit�� des joueurs fran?ais sont aujourd'hui exempt��s de taxes sur leurs gains, c'est bien parce que le poker est consid��r�� (sauf exception) comme un jeu de hasard par les autorit��s judiciaires fran?aises.
De fait, nous devrions probablement inscrire nos gains de poker sur notre d��claration d'imposition et le poker en ligne devrait ��tre l��gal outre-atlantique. C'est le dogmatisme pass��iste des milieux politiques et judiciaires qui a abouti �� la situation inverse, pas la communaut�� scientifique dont les multiples ��tudes aboutissent invariablement �� la m��me conclusion.
Des joueurs meilleurs que d'autres
Pour ne reprendre que les derniers travaux en date, Park et Santos-Pinto ont d��montr�� en 2010 l'h��t��rog��n��it�� du niveau de jeu des joueurs : beaucoup ont par exemple tendance �� sur-estimer leurs chances de gagner ; Smith d'un c?t�� et Eil et Lien de l'autre ont ��tabli �� la m��me ��poque que les joueurs de poker ont tendance �� jouer plus longtemps et moins prudemment apr��s de grosses pertes.Dans un jeu �� somme quasi-nulle comme le poker, o�� les joueurs s'affrontent entre eux, ce genre d'��tude d��montre que les joueurs les moins enclins �� ces d��ficiences gagneront forc��ment de l'argent au d��triment de ceux qui y succombent.
L'apprentissage, facteur de succ��s
DeDonno et Detterman ont eu l'id��e il y a quatre ans de tester les r��sultats de deux groupes d'��tudiants novices au poker : le groupe ayant re?u une instruction basique en strat��gie pok��ristique s'en est largement mieux sorti que le groupe de contr?le. L'ann��e suivante, Siler analysait des historiques de main en ligne pour conclure que les diff��rences de style et de performance entre les joueurs d��croissait �� mesure que l'on grimpait de limite.
Les joueurs gagnants continuent �� gagner
L'��tude n��erlandaise dont le r��sum�� a ��t�� publi�� en ligne le 15 ao?t dernier par les ��tudiants de doctorat Rogier J.D. Potter van Loon & Dennie van Dolder et le Professeur de finance Martijn J. van den Assem utilise ��galement des historiques de main (415,9 millions de mains, pour ��tre pr��cis !) mais dans un but diff��rent : ��tablir la persistance ou non des r��sultats des joueurs de poker en ligne.
Leurs conclusions sont sans appel. Les joueurs ayant connu une profitabilit�� plus forte que la moyenne sur une p��riode consid��r��e ont plus de chance de faire de m��me durant la p��riode suivante que le joueur lambda. Par exemple, les joueurs appartenant au Top10% sur une p��riode de six mois gagneront entre 30 et 40 big blinds de plus durant les six mois suivants que les joueurs appartenant au pire d��cile. Ils ont ��galement deux fois plus de chance que le joueur moyen de faire �� nouveau partie du Top 10% durant les six mois suivants.
L'��tude confirme enfin que les joueurs ayant un style serr��-agressif s'en sortent mieux que les joueurs larges et passifs et que le succ��s des joueurs suit une courbe li��e au nombre des mains disput��es (sans doute parce que l'on s'am��liore �� force de pratique et que les joueurs gagnants sont puissamment incit��s �� jouer de plus en plus).
Croson, Fishman & Pope (en 2008) et Levitt & Miles (en 2011) avaient d��j�� travaill�� sur cette notion de persistance dans les r��sultats des joueurs de poker mais en s'int��ressant aux joueurs de poker Live. Avec, comme on pouvait s'en douter, des r��sultats strictement identiques.
Le poker est un jeu d'adresse. Messieurs les juges, il faudra vous y faire.
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