Casino �� Paris : les coulisses d'un projet
Ces derni��res semaines, le projet d'ouverture d'un casino �� Paris est au c?ur de l'actualit�� et agite la classe politique. Le Monde, M��diapart, Le Parisien... Les grands m��dias g��n��ralistes s��int��ressent de pr��s �� la question. De nombreuses informations ont ��t�� d��voil��es sur les coulisses du projet en cours. L'occasion de faire un point
En f��vrier dernier, un rapport a ��t�� command�� par le gouvernement au pr��fet honoraire Jean-Pierre Duport ��galement pr��sident de la Commission sup��rieure des jeux. Il est charg�� de r��fl��chir �� la fermeture ��ventuelle des Cercles, �� une nouvelle offre l��gale de jeux d��argent dans la capitale et donc l��hypoth��se de casinos. Initialement, ce rapport aurait d? ��tre rendu au d��but du mois de mai, il ne sera vraisemblablement remis que d��but juin.
"Depuis des mois, le ministre de l��int��rieur, Bernard Cazeneuve, souhaite l��ouverture d��un ou plusieurs casinos dans la capitale, la meilleure solution �� ses yeux pour ��viter la prolif��ration de tripots plus ou moins clandestins", nous indique le journal Le Monde, le 22 mai dernier. Le sc��nario initial consistait �� autoriser purement et simplement la cr��ation de casinos �� Paris, o�� ils sont interdits depuis plus d��un si��cle. "Je me situe dans cette logique", confirmait au Monde, M. Duport.
La fin des Cercles ?
Selon M��diapart, les derniers cercles seraient d��j�� promis �� une mort certaine. "Soit on trouve un v��hicule l��gislatif pour les interdire compl��tement, soit on ne d��livre plus d��agr��ments. Dans tous les cas, ils ne resteront pas". Quand bien m��me l��option ��modernisation des cercles�� serait finalement retenue, ce serait avec un nouveau statut, un nouveau r��gime fiscal et surtout, de nouveaux g��rants selon l��entourage du minist��re de l��int��rieur.
Si le projet de remplacer les cercles parisiens par des casinos a ��t�� inspir�� par le gouvernement et doit d��abord passer par le Parlement avant d����tre discut�� en Conseil de Paris, il reste d��cisif pour la ville et sa majorit�� socialiste, notamment en raison de la manne financi��re qu'il repr��sente.
Une manne financi��re de 40 millions
Selon le conseiller de Paris Jean-Fran?ois Legaret, qui a rencontr�� Jean-Pierre Duport au nom du groupe UMP, "on parle de 40 millions d��euros pour les casinos". Une source proche du dossier temp��re cependant ce chiffre et ��voque �� Mediapart une fourchette comprise entre 15 et 30 millions. "Ces perspectives de recettes me semblent sous-��valu��es, s��ent��te l����lu UMP. Nous avions d��j�� ��tudi�� la question �� la fin du mandat de Tiberi [Legaret ��tait alors adjoint aux finances et aux march��s publics, poste qu��il a occup�� de 1995 �� 2001 �C ndlr]. Les casinos peuvent rapporter 80 millions d��euros �� la ville. Au bas mot", Indique M��diapart dans ce m��me article.
Toujours selon les informations du site M��diapart, la maire de Paris a rencontr�� le pr��fet Duport pour discuter de l��ouverture de casinos dans sa ville. Elle se serait m��me directement entretenue avec le ministre de l��int��rieur, Bernard Cazeneuve. "Le ministre a vu Anne Hidalgo avant le lancement de la mission Duport, confirme-t-on �� Beauvau. Elle n��avait pas ��mis d��opposition".
Un discours qui tranche avec les propos qu��elle tient en public. Interrog��e sur ce sujet le 26 mai, la maire de Paris a pr��cis�� sa position : "Moi, il se trouve que ce n'est pas ma tasse de th�� (...) Il y un argument qui est qu'il faut l��galiser les cercles de jeu qui sont ill��gaux pour remettre tout ?a dans le cadre du droit. Cet argument-l�� je l'entends, pour le reste je n'ai jamais ��t�� demandeur du moindre casino �� Paris. Je laisse l'Etat faire son travail sans en ��tre demandeur".
Des oppositions multiples
Du c?t�� de l��UMP, Nathalie Kosciusko-Morizet a annonc�� qu��elle ��tait contre ce projet. NKM ne voit l�� qu��une logique strictement financi��re : "La gauche mange son chapeau l��-dessus parce qu��ils se disent que c��est un moyen de r��cup��rer non pas 15 millions d��euros comme le dit le pr��fet Duport mais probablement de l��ordre de 80 millions. On nous dit que ?a serait plus moral que les cercles de jeux mais si on veut r��glementer les cercles de jeu on peut le faire aussi".
Au-del�� de cette posture, NKM veut aussi d��fendre la sp��cificit�� du casino d��Enghien, propri��t�� du groupe Barri��re. "Il y a aujourd��hui un ��quilibre qui a ��t�� trouv�� avec un gros casino �� Enghien". Le magazine Challenges indique que NKM pourrait ��tre en mission de Lobbying pour d��fendre les int��r��ts du groupe Barri��re.
Le PCF et EELV sont ��galement oppos��s au projet. Mais devant les nombreuses oppositions �� ce projet, une autre option, plus l��g��re, a ��t�� d��velopp��e dans le rapport. C��est le journal Le Monde qui d��voile l��information. "Elle consisterait �� moderniser les antiques cercles de jeux, seuls lieux de la capitale aujourd��hui autoris��s �� accueillir les amateurs de poker ou de baccara. Au lieu d����tre organis��s sous forme d��associations �� but non lucratif, un syst��me peu adapt�� �� ces cercles o�� circulent d��importantes sommes d��argent, ils pourraient relever d��un nouveau statut, celui de soci��t��s de jeu. Leur fiscalit�� serait revue. Ce pourrait ��tre aussi l��occasion d��attribuer la gestion des cercles �� de nouveaux exploitants. ? Si la Mairie de Paris ne veut pas de casinos, c��est cette option qui sera retenue ?, indique l��entourage de M. Cazeneuve", peut-on lire dans le journal
Reste aussi la question du calendrier. Le gouvernement voudrait aller vite. L��id��e d��int��grer un amendement au projet de loi de finances pour 2016 avait dans un premier temps ��t�� avanc��e, mais la remise du rapport tardant, les d��lais risquent d'��tre trop serr��s d'ici l��automne.
V��ritable serpent de mer, l��implantation d��un casino �� Paris est loin d��avoir trouv�� un d��nouement. Cette mission d��information et ces consultations ne sont qu��un ��pisode de plus dans un long feuilleton. Autre question importante : quelle sera la place du poker dans ces futurs casinos ? Affaire �� suivre !