Alec Torelli : Conseils pour surmonter de grosses pertes au poker (Partie 2)
Alec Torelli est un joueur de poker professionnel qui compte 1.394.679$ de gains en tournoi �� son actif. Dans le dernier billet de son blog, il nous donnait quelques conseils pour surmonter une session d��sastreuse. Dans cette seconde partie, il traite du 'downswing' �� long terme (un mois perdant, voire la perte de toute sa bankroll) et explique que dans ces cas-l��, un changement de perspective peut ��tre salvateur.
Minimiser la casse
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1. Comptabilisez vos pertes
Il m'arrive souvent de renacler �� comptabiliser pr��cis��ment mes pertes parce que la dure r��alit�� est trop difficile �� supporter. Pourtant, c'est une ��tape n��cessaire. Je m'astreins donc �� ��crire pr��cis��ment le chiffre de mes pertes, suite �� quoi je me laisse un peu de temps pour me lamenter. Il m'arrive m��me de retourner le couteau dans la plaie en calculant combien ma situation financi��re aurait ��t�� diff��rente si je n'avais pas pris ce maudit 'bad beat'.
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2. Accepter
C'est la partie la plus difficile. Celle o�� je compare les chiffres (ma situation financi��re actuelle et celle "qui aurait pu ��tre").
Ensuite, je r��fl��chis longuement �� ce qu'est ma vie hors-poker. Qu'est-ce que j'aime faire ? J'en fais la liste sur le papier : ��crire, faire du sport, cuisiner, faire du yoga, voir des amis, lire et me ballader dans la nature. Et je prends alors un peu de temps pour pleinement appr��cier le point commun de toutes ces activit��s : elles sont gratuites. Tout ce dont j'ai besoin pour ��tre heureux est �� port��e de main et ma vie ne serait pas diff��rente si je n'avais pas perdu cet argent.
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Lorsque je me rem��more cette v��rit�� profonde, un ph��nom��ne de r��silience est d��j�� �� l'oeuvre.
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3. Se remettre
Lors de cette phase, je fais la liste de mes activit��s du lendemain et je r��gle l'alarme �� 7h du matin. Lorsqu'on est au fond du trou, m��me l'activit�� la plus simple peut vous sembler une montagne impossible �� gravir. Comme de s'extirper du lit par exemple. C'est la raison pour laquelle je me fais un programme la nuit pr��c��dente. Et pour maximiser mes chances de succ��s, je commence la journ��e par quelque chose de simple : cinq minutes de stretching, par exemple, ou alors 20 inspirations profondes. Et je rel��gue les activit��s plus demandeuses en temps et en ��nergie �� un peu plus tard dans la journ��e.
Je prends soin de toujours me garder un peu de temps pour un petit moment d'introspection d��stin�� �� produire de l'��nergie positive. Je d��marre g��n��ralement ma journ��e de cette mani��re : pendant deux minutes, je me concentre pour trouver le plus de choses possibles qui m'inspirent un sentiment de gratitude. Et plus c'est b��te, mieux c'est : les amandes, ma machine �� jus de fruit, The New Yorker, Shreck. On s'en fout, l'important, c'est de convoquer �� soi le plus possible de repr��sentations positives.
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Comme le disait Oscar Wilde : "M��me les moments de douleur les plus extr��mes devraient nous ravir puisqu'ils sont, �� proprement parler, extraordinaires."
Garder un point de vue positif
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Le Probl��me
Le probl��me principal de ��Saxophone�� n'est pas qu'il ait perdu 500.000$ de bankroll mais tient plut?t �� ce que signifie cette somme pour lui. Dans le "thread sur TwoPlusTwo, il admettait que, pour lui, l'argent n'avait pas de valeur en soi. Son plus gros souci tenait au fait qu'il pensait ne plus jamais ��tre capable de jouer aux plus hautes limites. En fait, devenir 'broke' au poker s'apparente assez �� une blessure s��rieuse chez un sportif de haut niveau. En fonction de la vitesse �� laquelle il r��cup��re, il pourra ��tre tenu �� l'��cart des terrains pendant une semaine, un an ou jusqu'�� la fin de sa vie.
M��me si le fait de ne plus pouvoir disputer les plus grosses parties disponibles est incontestablement frustrant, ce n'est pas la peine de sombrer en d��pression pour autant.
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Ce qui est surtout difficile �� int��grer, c'est le montant perdu. M��me un an plus tard, il admet que ?a le d��passe compl��tement. Et voici pourquoi : l'argent n'est pas un but pour lui. "Saxophone" a lui-m��me admis qu'il n'en avait pas besoin. S'il n'est pas capable de s'en remettre, c'est avant tout parce que c'est �� cette aune seule qu'il avait pris l'habitude de mesurer son succ��s.
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Demandez-vous la chose suivante : aurait-il ��t�� moins malheureux s'il n'avait perdu que 300.000$ ? Que se serait-il pass�� s'il avait d��marr�� �� - disons - 10m$ et qu'il en avait perdu 9,5M$ ? Il aurait toujours les 500.000$ sur lesquels il se lamente actuellement mais je parie que son sentiment de perte aurait ��t�� tout aussi important. Donc, le v��ritable probl��me n'est pas le chiffre brut de ses pertes mais l'id��e qu'il s'en fait.
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La Solution
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Donnez du sens �� vos activit��s hors-poker en vous fixant des buts et en vous donnant les moyens de les accomplir.
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Pour y arriver, je vous recommande le best-seller de Tim Ferriss: Four Hour Work Week (quatre heures de boulot par semaine), qui explique en d��tail comment trouver le train de vie qui vous convient le mieux.
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Cela fait des ann��es maintenant que je mets ses conseils en pratique et mon train de vie n'a jamais d��pass�� les 100.000$ par an. Pourtant, je suis difficile �� contenter et ma copine m'appelle ��Le Petit Prince.��
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Une fois que l'on a compris que l'argent dont on a besoin pour bien vivre est bien en-dessous de l'id��e qu'on s'en ��tait fait, on a moins de mal �� accepter les pertes. Le bonheur arrive lorsqu'on r��alise que l'on ne sera pas plus heureux avec 10M$ qu'avec 100.000$.
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Un bonheur durable
Il y a deux types de buts : extrins��que et intrins��que. les buts extrins��ques recouvrent tout ce qui est mat��riel, son statut social, sa c��l��brit��, tandis que les buts intrins��ques concernent l'accomplissement personnel, les relations et les exp��riences. Et ces buts intrins��ques ont toujours ��t�� de loin les plus gratifiants dans ma vie. Apprendre l'italien, partie en Nouvelle-Z��lande avec un sac sur le dos et jouer du piano me rendent beaucoup plus heureux que de refaire ma garde-robe, d'avoir de nouveaux 'followers' sur Twitter ou d'augmenter ma bankroll.
La poursuite du bonheur devrait ��tre notre unique religion et la base sur laquelle se fondent toutes nos d��cisions. Heureusement, comme il s'agit d'un ��tat d'esprit avant tout, c'est un talent que l'on peut apprendre �� d��velopper. Se focaliser, m��me cinq minutes par jour, sur des sentiments de gratitude et de bont�� peuvent faire toute la diff��rence. Et des attentes modestes nous mettent durablement �� l'abri des d��sillusions.
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Le bonheur n'est pas un endroit myst��rieux qui se cache tout au bout de l'arc-en-ciel. Il existe ici et maintenant. Et dans une industrie ou le succ��s se mesure �� l'argent gagn��, n'oublions jamais que le but ultime de nos vies n'est pas d'��tre riche mais d'��tre heureux.
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��Soyez heureux pendant cette p��riode de temps. Cette p��riode de temps est votre vie.�� �C Omar Khayyam
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