Poker : Les 3 secrets d'un bluff parfait
"Patrick Bruel il est sympa ?" La premi��re question que l'on vous pose quand vous d��clarez ��tre un fan laisse bient?t place �� une deuxi��me interrogation chez ceux qui ont d��j�� tenu les cartes : "Est-ce que tu bluffes beaucoup?"
Le poker est intimement li�� au bluff et �� la tromperie dans l'esprit des novices et du monde ext��rieur. Quand et comment bluffer ? Nous vous offrons quelques ��l��ments pour r��ussir plus souvent ces petits mensonges autoris��s.
Une histoire qui se tient
Votre bluff doit ��tre plausible et pour cela il ne faut pas oublier le contexte de la partie. Un bluff n'est pas une action isol��e d��cid��e �� la derni��re seconde, c'est une histoire que vous racontez �� vos adversaires avec vos actions lors de la main. Voici un petit exemple :
Vous vous asseyez avec 200� sur votre 1-2� favorite au casino du coin. Vous ouvrez �� 8� avec A?K? et quatre joueurs payent dont le bouton et la grosse blinde. Le flop 8?5?2? n'est pas trop cens�� aider vos opposants, vous d��cidez donc de miser 20� et seul le bouton paye pour d��couvrir un tournant 10?.
Vous pensez pouvoir l'emporter avec un deuxi��me barrel, vous misez donc 40� et le bouton paye encore. Sur la rivi��re Q?, il y a d��sormais trois tr��fles et vous pensez pouvoir repr��senter la couleur.Vous fa?tes tapis pour 132�... et votre opposant qui vous couvre paye avec K?8?. Une simple paire de 8x lui permet de remporter ce pot.
Vous avez miser tr��s fort �� la rivi��re mais vos mises pr��c��dentes ne racontaient pas l'histoire d'un joueur cherchant une couleur.
Comment vos adversaires ont-ils vu vos diff��rentes mises ? Un joueur raisonnable jouerait-il un tirage comme celui-ci ? Qu'aviez-vous en misant le flop apr��s avoir ouvert pr��flop ? Auriez-vous mis�� pr��flop et au flop avec deux puis trois tr��fles ?
Pour r��sumer, votre mise rivi��re n'est pas coh��rente avec votre envie de repr��senter un joueur tirant une couleur. Vous avez mis�� en d��but de parole de mani��re agressive, ce qui rend improbable que vous ayez touch�� la flush sur l'ultime carte commune.
Choisir son adversaire
Il faut bluffer contre adversaires que vous sentez inclin��s �� rendre leurs cartes quand vous misez.
Vous venez de rejoindre une partie, vous vous retrouvez en duel sur la rivi��re et vous pensez �� bluffer. Vous ne savez pas contre qui vous jouez. Votre adversaire est peut ��tre une calling-station qui paye tout. Peut ��tre essaye-t-il de perdre et de donner ses jetons. Malheureusement vous n'avez pas de lecture sur lui, pas d'historique et vous ne pouvez pas avoir confiance dans votre tentative de bluff.
De l'autre c?t��, si votre adversaire est un joueur qui aime garder son tapis intact et n'aime pas payer de grosses mises �� la rivi��re quand il n'a pas les noisettes... alors un bluff peut ��tre profitable et avoir une grande chance de succ��s.
La cl�� pour d��buter un bluff, c'est de conna?tre assez bien son adversaire pour ��tre s?r qu'il a une bonne raison de folder.
Utiliser son image
Vos adversaires vont se faire une opinion et une image de votre jeu en se basant sur les derni��res mains ou la derni��re partie. Si vous foldez les 20 mains pr��c��dentes, m��me un d��butant vous verra comme un joueur serr��. Si vous avez ouvert 10 des 15 derni��res mains et envoy�� deux ou trois barrels �� chaque fois, vous aurez plut?t l'image d'un joueur maniaque.
Comprendre quelle perception de vous ont vos adversaires est primordial pour se lancer dans des bluffs. Cela vous permettra d'exploiter vos adversaires en jouant avec cette image
Imaginez vous ��tes en table depuis 3 heures �� une 5-5� et vous n'avez pas disput�� plus de 5 mains pr��flop. Vous recevez alors A?8? au bouton et un joueur agressif juste �� votre droite ouvre �� 15�. Vous relancez �� 40� et la parole revient au relanceur initial.
Vous pouvez vous attendre �� un fold. S'il paye, il y a de grandes chances qu'il check-fold sur votre mise de continuation au flop puisqu'il conclura probablement que le roc �� sa gauche a finalement touch�� un monstre. La cl�� ici c'est de savoir que les adversaires nous per?oivent comme un joueur ne s'engageant qu'avec le top des combinaisons et d'en profiter.
Avec un profil de joueur fou, un bluff dans cette situation pourrait bien ��chouer...
Conclusion
Raconter une histoire cr��dible, trouver un opposant qui ne paye pas tout le temps et pas tr��s souvent avec un jeu m��diocre, et enfin disposer d'une image qui encourage les autres �� vous laisser le pot sont les trois cl��s d'un bluff qui peut marcher.
De nombreux facteurs entre en ligne de compte dans la construction d'un bluff. Savoir identifier l'��ventail de mains de l'adversaire avec plus ou moins de pr��cision, avoir de l'��quit�� pour am��liorer sa main au cas ou, tirer pour les nuts ou une couleur tr��s faible, savoir avec certitude que son adversaire peut jeter... tout cela participe d'un bluff r��ussi mais avoir un plan reste primordial.
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Ashley Adams joue depuis 50 ans et ��crit sur le poker depuis 2000. Il a r��dig�� les livres Winning 7-Card Stud (Kensington 2003) et Winning No-Limit Hold'em (Lighthouse 2012) et dirige l'��mission House of Cards.
