Strat��gie Preflop : les "leaks" chez les joueurs r��guliers
Cet article aborde l'analyse du jeu adverse afin d'y d��celer les points faibles ("leaks") et d'en tirer avantage. Cette premi��re partie traite du jeu pr��flop, avant que soient abord��es les autres streets dans les parties suivantes. Le sujet n'est pas neuf mais, dans la mesure o�� le poker ��volue et qu'il y a de moins en moins de "fish" et de plus en plus de joueurs r��guliers, nous allons nous int��resser de plus pr��s �� la seconde cat��gorie.
Sur les basses limites, et peut-��tre jusqu'en NL50, NL100 voire NL200, les joueurs r��guliers sont relativement peu nombreux. Mais, plus vous montez de limites, plus la proportion de joueurs r��guliers augmente. Analyser leur jeu est �� double tranchant : vous les verrez faire certaines choses mieux que vous, tout en cherchant des points faibles �� exploiter dans leur jeu.
L'outil indispensable pour ce genre d'analyse est un tracker, un logiciel d'aide �� la d��cision, ainsi que le HUD qui l'accompagne et permet d'afficher en pleine partie les statistiques des opposants. Sans oublier la pop-up qui s'ouvre lorsque l'on clique sur un HUD et qui contient de nombreuses informations utiles. D'autres articles traitent d��j�� des diff��rentes statistiques du poker et de leur d��finition.
Trier les joueurs r��guliers pour une analyse
Cet article se concentre sur les joueurs r��guliers. G��n��ralement, un fish a des points faibles rep��rables assez facilement. A l'inverse, le joueur r��gulier est plus difficile �� analyser �C et ce travail est d'autant plus important que nous l'affrontons �� r��guli��rement.
L'id��al est de commencer par faire une liste des joueurs que vous croisez le plus souvent �� vos tables et plus particuli��rement ceux qui n'ont pas leaks apparents. Cela peut-��tre en cours de sessions, d'apr��s le HUD d'un joueur, la taille de ses mises ou ses "timing tells".
Ou en dehors des tables, en regardant la liste compl��te des joueurs recens��s dans votre tracker et en affichant le r��sum�� des joueurs qui vous int��ressent en particulier. Puisque nous ne nous int��ressons qu'aux joueurs r��guliers, il convient d'utiliser certains filtres afin de faire le tri : le nombre de mains jou��es (au moins 10.000) et sur quelle p��riode de temps (quelques mois est pr��f��rable pour que le jeu du joueur en question n'ait pas eu le temps de trop ��voluer).
Une fois la liste de joueurs obtenus, vous pouvez ensuite choisir de trier les joueurs selon le plus gros PFR, le plus gros VPIP ou les plus grosses pertes.
Sur un ��chantillon de 10.000 mains, la variance reste importante, mais cela n'emp��che pas de pouvoir en tirer des informations pertinentes. Il est toujours int��ressant d'��tudier de pr��s les plus gros perdants puisque ce sont eux qui sont cens��s d'avoir le plus de leaks.
Ce type de rapport est aussi instructif pour avoir les moyennes de la limite. Ici, sur 126 joueurs retenus, la moyenne est de 19,5/16,2 (VPIP/PFR). De plus, si �� peu pr��s tout joueur r��gulier conna?t les "bons chiffres" pour les VPIP/PFR, les pourcentages standard de squeeze ou de W$SD sont plus myst��rieux pour le commun des joueurs.
Ici, le taux moyen de squeeze est de 5,8, et les joueurs qui gagnent le plus ont un taux moyen de squeeze sup��rieur �� 6%. Notez qu'il s'agit de moyennes : il y a des gagnants et des perdants dans chaque groupe. De plus, les diff��rentes moyennes d'un groupe ne repr��sentent pas n��cessairement un ensemble optimal. Il est est donc int��ressant de croiser les diff��rentes statistiques entre elles afin de tirer des informations suppl��mentaires et avoir une meilleure vue d'ensemble.
L'analyse du jeu pr��flop et la d��couverte des leaks
Passons �� pr��sent �� l'analyse des statistiques proprement dites. Nous ne nous int��ressons pas ici aux "fish" avec des statistiques du style 50/5, mais aux joueurs r��guliers. Et deux joueurs r��guliers avec des stats 20/18 (VPIP/PFR) peuvent avoir des styles de jeu, et donc leaks, tr��s diff��rents.
Les diff��rents trackers fournissent des statistiques tr��s d��taill��es sur tous les aspects du jeu. Ci-dessous, une liste des principaux leaks qui valent d��finitivement une note. Les chiffres donn��s font r��f��rence �� du cash game 6max.
Ranges d'ouverture UTG
Ici, on ne peut pas se contenter d'un simple pourcentage. Il faut plonger dans votre base de donn��es et voir quelles types de mains tel joueur ouvre UTG. Aime-t-il les petits connecteurs assortis, le broadways du type Jx10x ou les petits As assortis ? C'est important pour savoir quels types de mains existent r��ellement dans la range adverse.
L'attention port��e �� la position
Le manque d'attention port��e par un joueur sur la position dans laquelle il joue est un leak auquel il faut rester attentif. Il y a diff��rentes fa?ons pour que cela soit un leak. D'abord, l'absence totale d'attention �� la position. C'est le cas des joueurs qui ouvrent quasiment autant de mains UTG qu'au bouton. C'est un facteur important car vous voudrez jouer contre des joueurs qui ouvrent trop de mains hors de position. Cela est �� mettre en relation avec le pourcentage total de mains ouvertes. Un joueur serr�� qui ouvre 13% des mains a toujours une range serr��e quelle que soit sa position. Le plus fr��quent est de trouver des joueurs qui ouvrent environ 20% des mains dans toutes les positions.
A l'oppos�� des joueurs qui ne pr��tent aucune attention �� leur position, il y a ceux qui en font trop. Ils ouvrent 11 �� 13% des mains UTG et ont un tr��s fort pourcentage de "steal" au bouton (vol de blinds). Cela implique que contre ce type de joueur, il faut avoir une range assez restreinte quand ils sont UTG mais bien plus large quand ils sont au bouton.
Ranges pour call une ouverture
La plupart des joueurs r��guliers ont une range assez restreinte pour "open-call" pr��flop. En clair, open-call d��signe les situations o�� un joueur a relanc�� et o�� l'on se contente de suivre la relance. L'��cart entre le VPIP et le PFR est un bon indicateur mais il est aussi profitable d'avoir dans la pop-up cet ��cart ventil�� par position.
Les ranges d'open-call d��pendent beaucoup du joueur qui a relanc��, de sa position, son style, son image, etc �� La range "standard" pour open-call est constitu��e de petites et moyennes paires servies et de mains comme KxQx, KxJx et AxJx. Cette range, variable selon la position est souvent de 8 ou 9%. Si cette range est inf��rieure �� 8%, alors elle est surtout faite de paires servies. Si elle largement sup��rieure, c'est qu'il faut y ajouter davantage de broadways, de connecteurs assortis et de petits As assortis. Encore une fois, il faudra confirmer cela en regardant en d��tails les mains jou��es et stock��es dans la base de donn��es.
Les sur-relances pr��flop
Le 3-bet pr��flop
Le pourcentage de "3-bet pr��flop", c'est-��-dire le fait de sur-relancer, est un chiffre essentiel. Mais plus qu'un pourcentage, il faut savoir quelles sont les mains r��elles avec lesquelles un joueur 3-bet. G��n��ralement, une range de 3-bet est polaris��e et compte, en plus des meilleures mains, des As assortis ou de petits connecteurs assortis. A l'inverse, d'autres joueurs ne polarisent pas leur range et ne 3-bet que leurs meilleures mains. Il est crucial de faire la diff��rence.
De plus, il faut ventiler les pourcentages de 3-bet par position. Typiquement, ce pourcentage est le plus ��lev�� au bouton, suivi par la big blind, la small blind et enfin le cut-off. Cela peut varier, certains joueurs aimant plus 3-bet depuis les blinds que depuis le bouton. En fonction de ces chiffres, vous serez mieux �� m��me de d��cider quand payer un 3-bet ou quand 4-bet.
Vous remarquerez aussi que quelques joueurs ont un gros pourcentage de 3-bet en milieu/fin de parole. Il 'agit souvent de joueur plut?t serr��s, mais certains en abusent et il convient de les rep��rer.
Souvent, vous observerez un d��calage entre la range d'ouverture/de steal et celle de fold face �� un 3-bet. Si quelqu'un ouvre 50% de ses mains �� la small blind et passe 50% face �� un 3-bet, cela laisse 25% des mains qui restent en jeu. Si vous ?tez les meilleures mains qui vont 4-bet (plus quelques 4-bet bluffs occasionnels), cela laisse encore beaucoup de mains moyennes qui vont voir le flop. Contre ce type de joueurs, vous n'irez pas 3-bet 5?6? mais une grande parties de vos broadways. Vous jouerez ainsi en position, pour un gros pot et en ayant une main de d��part meilleure que la range adverse.
La taille du 3-bet est aussi un ��l��ment qui peut ��tre int��ressant. La plupart des joueurs r��guliers ont des tailles de 3-bet standard. Certains joueurs ne s'en ��cartent jamais. Ainsi, si vous ouvrez �� 2,5 big blinds et que vos adversaires continuent de 3-bet �� 11 ou 12 big blinds avec la m��me range, cela cr��e certains avantages et d��savantages. L'inconv��nient est que vous ne pourrez que rarement suivre avec une telle cote. L'avantage est que cela vous co?te moins quand vous ��tes oblig�� de passer. Et si vous tentez un 4-bet avec une bonne main (ou un 4-bet bluff), le pot sera quasiment aussi gros que si vous aviez ouvert �� 3 ou 3,5 big blinds.
Le Squeeze
Le squeeze rentre ��videmment dans la cat��gorie des 3-bets mais m��rite une attention particuli��re. Peu de joueurs aiment ��tre confront��s �� un squeeze et certaines pr��cautions permettent de limiter ce type de configurations. La premi��re est de moins ouvrir quand il y a beaucoup de callers/squeezers potentiels sont apr��s vous. La seconde est de ne pas ouvrir de mains que vous allez passer face �� un squeeze.
Une troisi��me option est de juste payer avec les As ou les Rois pour ensuite sur-relancer le joueur qui squeeze (New York back raise). Cela revient �� 4-bet un squeeze pour valoriser, mais il est aussi possible de le faire en bluff, ce qui obtient g��n��ralement beaucoup de respect. La taille des mises pour squeeze peut aussi fournir des informations sur la force des cartes de l'adversaire.
La r��ponse aux 3bets
Certains joueurs ont une tendance �� trop suivre ou trop 4-bet face �� un 3-bet, ce seront donc les joueurs �� 3-bet en priorit��. Globalement, un pourcentage de "Fold face �� un 3-bet" sup��rieur �� 72% est trop ��lev�� �C et trop bas si inf��rieur �� 52%. Ces chiffres sont facilement disponibles dans un HUD et la plupart des gens connaissent les "bons" pourcentages.
Les joueurs qui ont un range de 3-bet large peuvent ��tre pay��s avec une range plus large ou on peut aussi augmenter la taille de l'open-raise pour compenser. Cela rend le 3-bet moins attractif pour votre opposant et vous donne souvent une meilleure cote pour suivre quand vous ��tes face �� un 3-bet.
Reste l'option du 4-bet. La statistique importante �� consid��rer est le pourcentage de "Fold face �� un 4-bet". Plus de 50% repr��sente le haut de la fourchette et indique des joueurs �� 4-bet plus souvent. L'id��al est de 4-bet avec un blocker. Une main comme A?3? bloque un As et donc ��limine plus de combinaisons avec lesquelles l'adversaire est susceptible de 3-bet pour valoriser qu'une main comme 4?3?.
Conclusion
La plupart des joueurs r��guliers ont une strat��gie pr��flop plut?t bonne. C'est post-flop qu'il faudra chercher des failles �� exploiter. Cela sera l'objet des articles �� venir.
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