Poker en ligne : la police fran?aise hausse le ton
Apr��s avoir fait pression sur certains clubs amateurs de poker, les Renseignements g��n��raux ont entendu r��cemment Patrick Bruel dans le cadre de ses relations avec la salle virtuelle Winamax.
Mercredi 20 d��cembre 2006, le chanteur - acteur et joueur de poker Patrick Bruel a ��t�� entendu quelques heures par la police fran?aise dans le cadre d'une enqu��te men��e par les Renseignements g��n��raux (RG) sur le site Internet Winamax. Motif : M. Bruel pr��te son image �� la salle britannique organisant en ligne notamment des jeux de poker et des paris sportifs. L'information, de source polici��re, a ��t�� relay��e par plusieurs m��dias mercredi et jeudi, comme le site Internet de TF1, l'Expansion ou encore le Figaro.
Une semaine auparavant, mardi 12 d��cembre, le quotidien Lib��ration annon?ait que les RG voulaient ? mettre le poker hors jeu ? en traquant ? les parties clandestines, en vogue notamment sur le Net ?. Notamment, et pour faire cesser certaines ? d��rives constat��es ?, des officiers de la section judiciaire des Renseignements g��n��raux sont intervenus d��but d��cembre lors d'une partie de poker r��unissant ? clandestinement ? une centaine de personnes dans un club de bridge de Toulouse. Les policiers seraient ��galement intervenus lors d'une partie priv��e �� Saint-Etienne. Les RG ont encore notamment fait pression pour emp��cher la tenue de tournois en faveur du T��l��thon Lyon et �� Nice.
L'objectif de la police fran?aise, selon les propos d'un commissaire report��s par Lib��ration, est de ? circonscrire le poker dans les seuls lieux o�� il est autoris�� ?. Autrement dit, dans les associations ayant re?u une autorisation sp��ciale comme les ? cercles de jeux ? et tout nouvellement les casinos. Ces derniers peuvent d��sormais proposer �� leurs clients des tables classiques et ��lectronique de poker Texas Hold'em. Apr��s une p��riode d'essai mise en place dans certains casinos en France durant l'��t�� 2006, un d��cret du 13 d��cembre ? relatif aux casinos ? est venu autoriser l'introduction du poker dans les casinos.
L'attitude la police fran?aise semble ��tre revenue �� des pratiques plus douces apr��s l'arrestation lors d'une conf��rence de presse le 15 septembre dernier de deux dirigeants de la soci��t�� de paris sportifs sur Internet Bwin, cot��e �� la bourse de Vienne.
Elle semble en revanche coller au discours du M. Estrosi, ministre fran?ais d��l��gu�� �� l'am��nagement du territoire : ? la France est r��solue �� maintenir une organisation des jeux reposant sur un nombre limit�� d'op��rateurs fortement encadr��s, seuls �� m��me de garantir un contr?le des flux financiers et de favoriser une pratique raisonn��e et non compulsive. ? Cette politique avait ��t�� annonc��e par le ministre lors de l'adoption par le Parlement en premi��re lecture le 30 novembre de mesures destin��es �� contrer l'essor des sites de jeux accessibles sur Internet depuis la France.
Le projet de loi fourre-tout sur ? la pr��vention de la d��linquance ? n'est pas encore adopt�� d��finitivement. Le texte a ��t�� d��pos�� au S��nat pour une seconde lecture comme le pr��voit la constitution.
Bien que destin�� �� placer un caillou dans la chaussure des op��rateurs de jeux, le texte de loi n'interdit pas explicitement et p��nalement l'activit�� de tous les jeux d'argent en ligne. Une telle interdiction ferme ne pouvait ��tre vot��e par le Parlement, car comme le rappelait un rapport remis �� l'assembl��e nationale, ? la Cour de justice des communaut��s europ��ennes est saisie de ce dossier ?. De nombreux op��rateurs de jeux d'argent en ligne contestent actuellement devant l'Union le monopole de l'Etat fran?ais en brandissant la libre concurrence en Europe en l'absence de directives europ��ennes sp��cifiques.
Dans le cadre des instances europ��ennes, la r��action des salles de jeux sur Internet se fait donc plus feutr��e et plus technocrate que celle de l'Etat fran?ais, qui en octobre dernier, a re?u une demande d'information sur sa l��gislation en mati��re de jeux. Ces informations devaient ��tre communiqu��es �� la commission europ��enne sous deux mois. Elles devraient alimenter un d��bat opposant les pays et les lobbies en faveur de la libre concurrence europ��enne des jeux d'argent �� distance et les partisans d'un monopole d'Etat excluant le jeux en ligne (comme en France et dans certains landers allemands).
R��cemment, le gouvernement r��gional de Madrid a d��cid�� de ne plus interdire mais de r��guler les jeux d'argent en ligne auxquels ses citoyens ont acc��s. La communaut�� autonome rejoint ainsi la Grande Bretagne, Malte et l'Italie dans le camp des territoires europ��ens ouverts aux jeux d'argent sur Internet.