7 fois finaliste du Main Event, Crandell Addington r��v��le les secrets des WSOP
Il a ��t�� 7 fois finaliste du Main Event WSOP et l'explosion des chiffres de participation devrait permettre �� Crandall Addington de voir son record ne jamais ��tre battu!
Membre du Poker Hall Of Fame, le Texan de 81 ans (il est n�� le 2 juin 1938) s'est confi�� �� PokerNews.
Entrepreneur dans le p��trole, un secteur o�� il a mont�� des millions �� la force du poignet, Addington s'est retir�� du circuit dans les ann��es 80. "Je n'ai pas jou�� �� Vegas depuis des ann��es et des ann��es, apr��s le poker j'ai vraiment focus sur mon business. Je ne joue m��me plus alors qu'il y a de grosses parties aux alentours de San Antonio, et le cash-game high-stakes c'��tait vraiment ma passion", commence l'Am��ricain
"Le Limit est une science mais le No Limit est un art. En Limit tu tires sur une cible, en No Limit la cible r��plique et te tire dessus."
Entr�� au panth��on du poker en 2005, la derni��re ann��e o�� il a jou�� aux WSOP, Addington a marqu�� les esprits avec sa formule d��finissant les deux variantes les plus connues du poker. Il se replonge pour nous dans les origines des World Series Of Poker.
"D'un point de vue historique je pense que Doyle [Brunson] et moi, nous sommes probablement les derniers encore �� m��me de raconter l'histoire. [...] Les World Series of Poker sont devenus quelque chose qu'ils n'ont jamais cherch�� �� ��tre", d��bute Addington avant de raconter les pr��mices.
"Je m'��tais install�� �� Reno en 1967 avec un de mes amis de San Antonio, Tom Moore, et il essayait d'acheter le Holiday Hotel & Casino sur la rivi��re downtown �� Reno. C'��tait un casino local dont le propri��taire, Newt Crumley, ��tait mort dans un crash d'avion.
Moore ne deviendra jamais patron de cet ��tablissement pour une question de licence... cela ne l'emp��chera pas d'organiser la Texas Gamblers Convention en 1969 �� Reno, le festival pr��curseur des WSOP. "Ce n'��tait pas un tournoi, c'��tait le rassemblement des meilleurs joueurs, des bookmakers et des ballas du pays. Ils ��taient venus au Holiday et nous avons jou�� du cash-game, toutes les sortes de cash-game", se souvient Addington.
"Benny [Binion] lui a demand�� s'il pouvait acheter ce festival et Tom m'a appel�� pour me demander mon avis. Je lui ai dit de lui vendre en ajoutant que Benny ��ait un super monsieur Loyal qui trouverait le moyen de d��velopper ?a. C'est ce qui s'est pass�� et Tom lui a donn��", ajoute le gambler. Une ann��e plus tard, l'��v��nement aura lieu �� Las Vegas, toujours sans tournoi.
A la place des MTT, Addington et ses pairs vont voter pour ��lire le meilleur joueur. C'est apr��s cela que Jimmy "The Greek" Snyder et un journaliste sportif vont conseiller �� Binion de trouver un nom et de ne joueur qu'un seul jeu �� la fois.
"Benny a demand�� aux joueurs et particuli��rement aux Texans ce qu'ils voulaient jouer", pr��cise Addington. "Nous lui avons dit de jouer en No Limit... Cela jouait pour 5.000$ au lieu de 10.000$. En 71 je crois que j'��tais au Canada pour jouer une tr��s grosse partie. C'��tait peut ��tre au Mexique, car ?a jouait tr��s haut l�� bas aussi... mais j'ai donc rat�� 1971. Cela a ��t�� un ��norme succ��s", raconte l'ancien.
"Le tournoi ��tait quelque chose �� montrer. Benny s'en servait pour attirer les clients pour le casino... Pour les joueurs de poker c'��tait comme un hame?on. Nous ��tions les grands requins blancs qui attendions les petits poissons et il y en avait! Ils ont perdu une tonne d'argent. La plus grosse baleine cela devait ��tre probablement Jimmy Chagra.
"Tout l'argent qu'il a perdu, c'est inimaginable."
Les WSOP ont ��t�� en constante ��volution, au d��but les tournois se disputaient sous forme de winner takes all. Enfin officiellement. Derri��re le r��ve, il y avait des deals.
"Ma pr��f��rence c'��tait quand m��me que le vainqueur prenne tout. Ils disaient "tu as plus d'argent que nous" et je r��pondais "je n'en sais rien mais si nous repr��sentons le jeu il faut que le vainqueur encaisse la totalit��". Finalement, les joueurs se partageaient souvent l'argent �� trois ou quatre", poursuit Addington avant de se souvenir de l'��dition 1976.
Selon lui, lors de la victoire de Brunson pour 220 000$, les quatre derniers joueurs ont partag�� le magot. Le deal ��tait que chacun gardait 75% de la valeur de ses jetons (on recevait 10 000 jetons contre 10 000$ �� l'��poque, ndlr) et le vainqueur empochait les 25% de jetons encore en jeu.
Chipleader au moment de l'accord, Addington s'est assur�� un joli gain. "J'ai gard�� les trois quarts et c'est Doyle qui a du payer les imp?ts dessus", rigole-t-il.
"Dans le monde du golf, il se racontait que les joueurs partageaient aussi les bourses lors des tournois t��l��vis��s, ce qui ne passait pas aupr��s de l'IRS (le fisc am��ricain, ndlr). Les lois ont chang�� et Binion s'est adapt��", continue Addington.
"En 1977 il nous a appel�� pour nous dire que nous avions des ennuis. En 1978 il nous a redit la m��me chose puis nous adit que nous devions partager l'argent. Il y a eu 5 places pay��es... c'��tait vraiment la premi��re ann��e que la r��partition a ��t�� faite au grand jour. J'ai termin�� runner-up derri��re [Bobby] Baldwin cette ann��e l��."
Il n'y a pas que les WSOP qui ont ��volu��, le jeu de poker aussi. Pour Addington, l'influence de Brian "Sailor" Roberts (lui aussi au Hall Of Fame du poker, ndlr) a ��t�� ��norme. "A l'��poque, aux cartes, les gens se basaient sur leurs sensations, en particulier au hold'em", explique-t-il.
Sailor travaillait lui des strat��gies de poker permettant de gagner de l'argent... sans une bonne main. "C'est probablement lui l'innovateur de cette grande id��e [...] et puis j'ai ajout�� l'id��e d'isoler un adversaire avant le flop... Je disais que vous pouviez lui donner n'importe quelles cartes, tant qu'il n'a pas une paire il va tr��s rarement en faire une au flop. Ils m'ont dit de leur montrer, c'est ce que j'ai fait", avance Addington.
"Doyle et moi ��tions les deux seuls joueurs de cette ��re avec une ��ducation universitaire. J'ai fait des statistiques et je savais calculer ?a et la probabilit�� de faire une paire avec deux cartes diff��rentes est vraiment faible. C'est ?a qui vous permet de gagner une main sans avoir de main. Vous ��tes favori si vous misez au flop... nous avons gagn�� une tonne d'argent en jouant la main adverse plut?t que la notre. C'est probablement ce qui explique notre succ��s de l'��poque", se souvient-il.
Le dandy du poker
Toujours bien habill��, Addington a peu �� peu gagn�� le surnom de "Dandy." "C'��tait l'image que je voulais projeter, cela faisait partie de ma discipline de joueur", explique-t-il.
"Si vous n'��tes pas disciplin��, vous allez perdre. Cela me permettait de me souvenir de cela et surtout cela construisait mon image �� la table, cela projetait ma discipline aux autres joueurs", continue Addington avant de raconter une anecdote avec Jimmy "The Greek" Snyder.
"J'avais toujours ma cravate puisque je portais un costume et il est devenu amical avec moi. Il n'y avait pas beaucoup d'espace au Horseshoe et de grosses lumi��res donc il faisait chaud et il m'a assur�� que j'allais rapidement l'enlever. j'ai r��pondu "100% non" et il m'a demand�� si je voulais parier", ajoute Addington.
"J'ai accept�� directement et nous nous sommes mis d'accord pour un pari symbolique �� 1$. j'ai gard�� ma cravate tout le tournoi et �� la fin il m'a donn�� un billet sign��", rigole Addington qui vit d��sormais �� San Antonio.
"Benny et les gamblers du Texas ont provoqu�� le changement d'attitude de la soci��t�� �� l'��gard des joueurs de poker", affirme Addington qui a eu la r��ussite de ne jamais se retrouver dans un guet-apens comme Brunson ou Amarillo Slim.
"Je n'ai jamais ��t�� vol��. Je connais quelque uns de ces hors la loi et parfois je les aidais quand ils n'avaient plus un sous donc ils ne m'ont jamais escroqu��. [...] Ce genre de types faisaient ?a comme un m��tier mais ils adoraient le poker, il n'y avait donc pas de drogu��s assez fous pour venir fracasser la porte et voler la partie, on ne risquait pas de se faire tirer dessus toutes les 5 minutes", se souvient celui qui a cumul�� 160.000$ sur le circuit selon HendonMob.
Addington n'a pas de regrets et se r��jouit de ce qu'est devenu le poker aujourd'hui. "Je suis content que cela soit devenu l'industrie que c'est. L'ironie c'est qu'�� nos d��buts, nous utilisions les m��dias, v��ritablement... et maintenant les m��dias se sont servis des joueurs et ils en ont profit�� grandement", analyse celui qui s'est mis �� la p��che mais reste actif.
Fondateur de Phoenix Biotechnology, il assure que son entreprise "teste des m��dicaments contre le virus". Toujours actif, Addington garde aussi contact avec le parrain du jeu pour qui il a d'ailleurs ��crit un chapitre de son Super System 2.
"L'ironie de tout cela c'est que je n'ai jamais ��t�� un joueur de tournois et je n'ai jamais jou�� dans les tournois de quelqu'un d'autre. Si j'ai jou�� le Main Event c'est car Benny voulait que je le joue... C'est fou qu'un joueur ne jouant jamais de tournois finisse par d��tenir le record de tables finales sur le Main Event", termine finalement Addington.
Photos : Ulvis Alberts / Birkenfelds Gallery / Image Masters.