Poker Tracker : les statistiques pour analyser son jeu
Dans cet article, nous continuons d'analyser des statistiques issues d'un logiciel d'aide �� la d��cision (tracker). Comme dans la premi��re partie, nous utilisons des exemples de joueurs r��els plut?t que des cas imaginaires afin de montrer que, m��me si ces exemples sont contre-intuitifs, ils correspondent toutefois �� une r��alit��.
Notre but n'est pas ici de faire la liste des "bonnes" statistiques qui feraient de vous un joueur gagnant en quelques instants. Au contraire nous avons volontairement choisi des exemples de joueurs qui vont �� l'encontre de cela afin de mieux mettre �� jour la logique qui se cache derri��re les chiffres.
Si vous ne connaissez pas bien les statistiques et les abr��viations que nous utilisons, nous vous recommandons de lire cet article auparavant.
La Calling Station
Nous allons nous int��resser �� un cas un peu particulier. Ces joueurs loose et passifs qui parviennent n��anmoins �� ��tre des joueurs gagnants, au moins sur les petites limites. L'exemple que nous avons choisi pr��sente les statistiques suivantes : 32,7/2/1,3 sur 581 mains en cash game NL20 5 handed. Celles-ci sont l'exemple m��me du joueur loose passif, il ne relance quasiment jamais (Son PFR est 2%=QQ+, AKs, AKo) sauf les meilleures mains de d��part possibles. Il ne tient pas compte de la position : son ATS est de 1,38, c'est-��-dire qu'il ne vole jamais les blinds.
Si l'on regarde son facteur d'agression, il est inf��rieur �� 1 sur le flop et la turn. Ce qui s'explique facilement : ce jour rentre dans beaucoup de pots, avec des mains souvent tr��s m��diocres. Il est normal qu'il ne cherche pas �� ��tre agressif sur le flop ou la turn puisqu'il n'a que rarement l'occasion de miser la meilleure main et il ne prend jamais l'initiative pr��-flop, il n'a donc que tr��s peu de fold equity post-flop.
En revanche, son AF atteint presque 2 sur la river. Ce qui signifie qu'il devient agressif : lorsque le pot a d��j�� atteint une certaine taille (la river ��tant le dernier tour d'ench��res) avec des mains qu'il estime assez bonnes pour miser/relancer
Lorsque l'on regarde ses statistiques sous l'onglet position, il y a de quoi ��tre surpris. Il ne tient pas compte de la position : son ATS est de 1,38, c'est-��-dire qu'il ne vole jamais les blinds. Il suit des relances pr��-flop (CCPF: Cold Call Pr��-flop) avec 27% de ses mains, il n'est pas agressif, bref, fait tout ce qu'il ne faut pas faire pour gagner. Et pourtant, il gagne plus que le joueur TAG de l'exemple pr��c��dent.
M��me si cet exemple pr��cis rel��ve presque de la caricature, il est fr��quent de rencontrer sur les petites limites ce type de joueurs tr��s loose, souvent passifs et qui se mettent �� miser lorsqu'ils ont touch�� un monstre. Evidemment, sur de plus hautes limites ou contre des joueurs suffisamment comp��tents, ils n'auraient aucune chance d'��tre gagnant.
En effet, la plupart des joueurs ne sont pas assez observateurs. Et ceux qui le sont (ou disposent de stats grace �� un logiciel) font souvent l'erreur suivante : ce joueur est loose passif, il est mauvais donc si je mise je vais gagner. Et il est vrai que l'on va souvent gagner contre ce genre de joueur. Mais, lorsqu'il va se mettre �� miser sur la river peu de joueur vont s'ajuster en notant qu'il devient agressif. Ils vont "value bet light" (miser une main relativement faible en esp��rant ��tre pay�� par une main encore plus faible) une calling station oubliant de contr?ler la taille du pot. En cons��quence, ils vont perdre un stack entier (presque) �� chaque fois que ce joueur aura une main sup��rieure.
Au final, ce type de joueur perd de nombreux petits pots pr��flop ou sur le flop. Mais lorsqu'il gagne sur la river, les pots sont devenus si gros, que cela compense largement.
Le Joueur Tight-Agressif
Dans l'onglet G��n��ral, les statistiques sont les suivantes : 15/12/2,7 sur 17.864 mains sur des tables de cash game NL20 5 handed (ce sont les stats de "Hero"). L'ATS (Attempt to steal blinds) est de 20%, ce qui n'est pas tr��s ��lev�� (une "bonne" moyenne est entre 20 et 30%) mais est sup��rieur au VP$IP, ce qui signifie que ce joueur joue ses mains en fonction de sa position plus que pour leu valeur faciale.
L'AF total est de 2,7. Si l'on regarde street par street, on voit qu'il est sup��rieur sur le flop (3,38). cela veut dire que ce joueur est agressif sur le flop lorsqu'il a relanc�� pr��-flop : il profite de l'initiative. Sur la turn et la river, les AF sont de 2 environ, l��g��rement inf��rieurs �� celui du flop. Ceci est normal dans la mesure o�� Hero a un plan lorsqu'il joue une main. Il agresse pr��-flop et sur le flop. Si cela ne suffit pas �� remporter le pot, l'agression redescend d'un cran sur les streets suivantes, mais sans pour autant tomber dans la passivit��.
Il serait trop compliqu�� d'expliquer quand il convient d'agresser, ou non, pour avoir de "bonnes" statistiques. Cela d��pend de nos adversaires, de leur ��ventail de mains possible, de la texture du board, de la fold equity que l'on estime avoir, etc ... L'important est d'��viter les deux extr��mes : la sur-agressivit�� et la passivit��, qui toutes deux aussi exploitables par des joueurs comp��tents.
Ouvrons l'onglet position et observons ces statistiques plus en d��tail (ne tenez pas compte de la position 3 qui est due �� des bugs dans les historiques de mains). Lorsque Hero est Under The Gun, il ne limpe jamais puisque son VP$IP est ��gal �� son PFR. En revanche au bouton, non seulement, le VP$IP est sup��rieur au PFR (ce qui veut dire qu'Hero s'autorise �� caller quelques relances car il a la position) mais aussi, son PFR au bouton est sup��rieur �� celui UTG (plus de main valent d'��tre relanc��es pr��-flop lorsqu'on est en position).
Lorsque l'on regarde l'ATS, on voit qu'il est de 14% au cut-off, 24% au bouton et 30% en small blind. Une telle progression est logique dans la mesure o�� moins il y a de joueurs �� faire coucher, plus est rentable de relancer un nombre ��lev�� de mains.
De la m��me fa?on, le pourcentage de continuation bet est d��gressif lorsque l'on s'approche du bouton. Ce qui est logique puisque l'on a un ��ventail de mains plus large au bouton et plus souvent la possibilit�� de prendre une carte gratuite. De plus nos adversaires seront souvent assez comp��tents pour le savoir et respecteront moins nos continuation bets au bouton qu'UTG.
Analyser son jeu �� l'aide des statistiques
Les deux premiers joueurs pr��sent��s (le TAG perdant de l'article pr��c��dent et la calling station gagnante) sont des exemples parmi d'autres. Il ne s'agit pas d'en tirer des conclusions d��finitives mais ils sont repr��sentatifs de certaines tendances que l'on croise r��guli��rement sur les tables de cash game de basses limites. De m��me, il n'est pas question de dire que les statistiques de Hero sont id��ales. Jouer un style aussi serr�� contre des joueurs comp��tents de hautes limites serait tr��s probablement perdant (en particulier �� cause de l'argent perdu dans les blinds). Mais il nous a sembl�� plus int��ressant de pr��senter des cas tir��s d'une vraie base de donn��e, plut?t que des cas fictifs ou de pr��senter un "recette" pour gagner au poker en jouant avec des statistiques "parfaites" .
Parce que le poker est un jeu o�� il faut sans cesse s'adapter et s'ajuster �� nos adversaires, le but est de trouver une strat��gie coh��rente et qui sait exploiter les erreurs de leurs adversaires. Ainsi, le joueur loose passif parvient �� gagner car, malgr�� son style plut?t mauvais, il perd beaucoup de petits pots mais parvient �� compenser ces pertes avec les gros pots qu'il gagne sur la river. En revanche, le joueur TAG perdant pr��sent�� dans la premi��re partie de cet article, joue de fa?on m��canique. Il remporte des petits pots pr��flop/sur le flop quand il a la meilleure main. Mais en perd de tr��s gros le reste du temps. Cela est d? au fait qu'il ne cherche pas �� exploiter les faiblesses et les erreurs de ses adversaires. Il applique une "recette" qui, malheureusement pour lui, ne fonctionne pas.
L'avantage de commencer avec une strat��gie TAG tr��s serr��e est d'��viter les erreurs co?teuses qui peuvent vous emp��cher d'��tre gagnant m��me si votre style g��n��ral est correct. Ainsi, lorsque vous relancez avec KJo UTG et ne savez plus quoi faire quand vous ratez le flop ou si vous ��tes perdu lorsque votre continuation bet est suivi, ou encore si vous touchez top pair mais jetez tout de m��me votre main parce que vous savez que "Jouer un gros pot avec top pair est perdant sur le long terme", alors tirez la conclusion qui s'impose : jetez KJo quand vous ��tes UTG. Cela ne vous emp��chera pas d'��tre gagnant sur les basses limites m��me sur des tables de 5 joueurs maximum.
A mesure que votre exp��rience et que vos connaissances th��oriques augmentent, vous apprenez �� jouer un plus grand nombre de mains dans toutes les positions en ��tant rentable (EV+). En attendant, mieux vaut fold une main (EV=0) que la jouer d'une fa?on qui vous co?te de l'argent (EV-). Au fu et �� mesure que vous progressez, vos statistiques ��volueront de m��me. Bien jouer donne de bonnes statistiques et non le contraire.
Championnat PokerNews sur Pokerstars.fr
Jouer sur Pokerstars en t��l��chargeant la salle l��gale en France via le site Pokernews : en ce moment 500� de bonus sur votre premier d��p?t. Vous aurez acc��s �� tous nos freerolls gratuits exclusifs Pokernews et un championnat priv�� Pokernews qualificatif pour un tournoi de l'European Poker Tour.