Kipik Poker : brelan, slowplay ou pas ?
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Aujourd��hui, j��aimerais m��attaquer �� une erreur extr��mement courante li��e �� notre mauvaise perception des choses : slowplayer (sous-jouer, jouer passivement) un brelan flopp��.
Ou, plus pr��cis��ment, �� : quel brelan vaut-il mieux slowplayer ? Brelan de Rois ou brelan de Six ?
Evaluer les mains : au secours, PokerStove !
Instinctivement, notre cerveau nous incite �� slowplayer le petit brelan, invisible. Et �� jouer fortement notre monstre qu��est le brelan de Rois. Et c��est ce que beaucoup de joueurs vont faire�� naturellement.
L��erreur ici est de ne pas comprendre l��effet qu��a notre main sur la range de notre adversaire. Heureusement, PokerStove va nous aider (s��il y a un logiciel de poker a avoir, c��est bien PokerStove, je ne le r��p��terai jamais assez).
Je vais donc prendre deux cas de figure. Dans le premier, nous avons K?K?. Dans le second, 6?6?. Le flop vient K?6?8?. Et l��adversaire est le m��me, un peu large, qui va nous payer pr��flop avec une range assez ouverte.
Commen?ons par d��finir une range de call large pour vilain :
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Rien d��extraordinaire. Vilain joue tout ce qui est un peu ?joli?. Nous devons maintenant enlever nos cartes de ses combinaisons possibles. Si nous avons 6?6?, vilain ne peut pas avoir A?6? ni 6?5?. L��effet est en apparence n��gligeable puisque, une fois enlev��es ces combinaisons bloqu��es, vilain nous paie avec :
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Soit juste 1% de mains en moins. N��gligeable.
Que se passe-t-il si nous avons K?K? ? Cette fois, l��effet est nettement plus net. Notre main ��limine 50% de chaque KX. La m��me chose est vraie pour les 6X, la diff��rence se fait sur le nombre de Rois et de 6 dans la range adverse. Et ce nombre est ��videmment plus important pour les KX que pour les 6X.
Une fois les K? et K? ��limin��s, la range de call de notre adversaire est nettement diff��rente :
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Quand on a 66, vilain joue 26.6% de ses mains. Quand on a KK, il n��en joue plus que 24.1%. Rien que pr��flop, avoir KK implique que le m��me adversaire, qui va nous payer avec les m��mes mains, va en r��alit�� nous payer 10% du temps en moins par rapport aux fois o�� nous aurons 66.
Nous voyons un flop !
Vient maintenant le flop K?6?8?. M��me adversaire, m��me flop, m��me main : un brelan (top set avec KK, bottom set avec 66). De la m��me fa?on que notre main influence pr��flop sur la range de notre adversaire, elle va aussi avoir une influence au flop.
Si notre adversaire est une bonne calling station qui nous paie tr��s large au flop, avec n��importe quelle paire ou tirage m��me ventrale, ses ranges de call sont :
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Si nous avons 66, notre adversaire va donc payer avec 2.6% de mains en plus, soit quasiment une fois sur quatre de plus (22%).
S��il nous paie avec un peu moins de largesse (il ��vite les bottom pair et ventrales) :
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La diff��rence est cette fois de 2.9% de mains en plus. Soit quasiment 30% du temps en plus quand on a 66 par rapport �� KK.
Dernier sc��nario : vilain ne nous donne de l��action qu��avec top paire ou mieux et tirages quintes par les deux bouts :
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Un adversaire serr�� ne nous donnera d��action que 5.5% du temps quand on a KK sur K68. Mais il nous donnera plus de 50% du temps en plus de l��action si on a le plus petit brelan.
L��impact de notre main sur la range adverse
En r��sum�� : on trouvera rarement de l��action quand on touche un brelan. Dans le meilleur des cas, et hors tirage couleur, on trouvera de l��action environ 15% du temps seulement contre un joueur tr��s large. Dans de mauvaises conditions, avec le gros brelan et contre un joueur serr��, ce pourcentage va tomber �� moins de 6%.
Globalement, c��est donc une assez mauvaise id��e de slowplayer ses brelans. Si on trouve rarement de l��action, on doit en effet compenser en prenant autant que possible quand on touche un set.
L�� o�� la logique trouve sa limite, c��est justement quand on touche le brelan max. On voit bien qu��un Brelan de Rois max d��truit totalement la range de notre adversaire. On trouvera de l��action rarement plus de 10% du temps (toujours hors tirage couleur) et la plupart des mains qui nous en donneront sont des tirages (on sera �� moins de 3% sur un flop K82 contre un joueur serr�� postflop). La situation est ��videmment encore pire avec une paire d��As qui trouve son brelan au flop��
De fait, il ne sera quasiment jamais possible de jouer tr��s agressivement un (gros) brelan max. Notre main est tellement ��norme qu��elle r��duit la range adverse �� quasiment rien. Si on a la chance de tomber sur un setup (une bonne rencontre comme brelan de Rois contre brelan de 8), il n��est pas non plus tr��s important de se demander comment les jetons iront au milieu; ils y finiront de toutes fa?ons.
Malheureusement, mis �� part ces situations de r��ve, notre main ��limine quasiment toute possibilit�� que notre adversaire ait au moins top paire. Et vouloir jouer agressivement ne servira le plus souvent qu���� inciter notre adversaire �� faire le bon choix : coucher une paire inf��rieure (8X ou JJ) ou abandonner son tirage quinte.
C��est donc quand on a un gros brelan qu��on doit envisager de slowplayer, de laisser du mou �� notre adversaire.
A l��inverse, avec un petit brelan, il sera nettement plus int��ressant de mettre la pression, en particulier sur toutes les top paires que les joueurs ont tellement de mal �� lacher. Certes, on ne trouvera pas souvent de l��action, mais il est important, avec un petit brelan, de prendre le maximum quand on en trouve.
Oubliez l��id��e que votre petit brelan est invisible. Un brelan est toujours improbable, c��est sa force. Envisagez plut?t le probl��me sous l��angle des hand ranges : votre gros brelan d��truit tellement la range adverse qu��il sera tr��s difficile de trouver de l��action. A l��inverse, un petit brelan laisse la range adverse relativement ouverte et peut donc se jouer plus agressivement.